: Vidéo Macron et les migrants : on a comparé le discours du candidat avec celui du président
Alors que le chef de l'Etat doit participer à un sommet européen sur la crise migratoire, franceinfo a mis en parallèle ses récentes déclarations avec celles qu'il tenait durant la campagne électorale, en 2016 et 2017.
Le ton a changé, les paroles se sont durcies et la posture est devenue plus ambiguë. Avant d'arriver au pouvoir, Emmanuel Macron saluait les réfugiés comme "des héros", aujourd'hui le président de la République met en garde contre les "faux bons sentiments" sur la question des migrants.
>>Emmanuel Macron a-t-il changé de discours sur l'accueil des migrants ?
Après la polémique sur la loi sur l'immigration et l'asile, l'actualité a rattrapé le chef de l'Etat sur l'épineuse question migratoire, avec l'épisode de l'Aquarius. L'errance de ce bateau de sauvetage de l'ONG SOS Méditerranée a obligé les gouvernements européens, sous l'impulsion de la France, à l'organisation d'un sommet sur l'immigration à Bruxelles, jeudi 28 juin. L'occasion pour franceinfo de comparer les déclarations du candidat Macron avec celles du président Macron.
Le contrepied de Manuel Valls en 2016
Premier exemple en 2016. Alors en visite à Berlin, lors d'un discours à l'université Humboldt, le ministre de l'Economie de François Hollande saluait la société allemande pour sa "lucidité, sa force et son courage face à cette crise des réfugiés". A cette époque, la chancelière Angela Merkel faisait face à une vague de critiques sur sa politique d'ouverture des frontières. Emmanuel Macron prenait ainsi le contrepied de Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, qui avait déclaré : "L'Europe ne peut pas accueillir davantage de réfugiés".
La posture du chef de l'Etat a sensiblement changé deux ans plus tard. "Nous devons avoir l’humilité de reconnaître que le sujet des migrations n’est pas derrière nous. (...) Il faut se garder des faux bons sentiments", répondait le chef de l'Etat face aux critiques d'intellectuels, comme le prix Nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio, sur la politique du gouvernement français vis-à-vis des migrants.
En 2018, il dénonce "tous les donneurs de leçons"
Autre exemple lors d'une interview accordée au Soir en avril 2016. Celui qui n'est pas encore candidat à l'Elysée reconnaît que "les réfugiés vont moins en France parce qu’il y a du chômage". "Je le regrette, poursuit-il, car les réfugiés sont une force (...). Les réfugiés qui risquent leur vie pour des raisons politiques sont des héros."
Le 22 juin dernier, le discours du président Macron a radicalement changé. En visite au Guilvinec (Finistère), il s'est emporté en dénonçant "tous les donneurs de leçons". "Allez m’expliquer qu’il faudra accueillir tout le monde aujourd’hui. Mais regardez la société française et ses fractures !"
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