Cet article date de plus de treize ans.

Mobilisation européenne contre l'austérité : incidents violents à AthÚnes

Un ciel vide et silencieux, des bateaux et trains Ă  l'arrĂȘt. Un service public au ralenti. La GrĂšce, comme promis, avait lancĂ© avec succĂšs sa septiĂšme grĂšve gĂ©nĂ©rale de l'annĂ©e. Mais les manifestations ont tournĂ© Ă  l'affrontement dans le centre d'AthĂšnes. _ Ce devait ĂȘtre de toute façon le mouvement le plus spectaculaire de cette journĂ©e de mobilisation europĂ©enne contre les plans d'austĂ©ritĂ©. Des manifestations Ă©taient prĂ©vues aussi Ă  Bruxelles, Paris, Copenhague, Luxembourg ou Prague.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Les syndicats Grecs ont encore fait fort : écoles, hÎpitaux, tribunaux, banques sont fermés. Les 400 vols prévus au départ ou à l'arrivée de l'aéroport d'AthÚnes aujourd'hui ont été annulés. Les ferries sont restés à quai. Les journalistes aussi sont en grÚve.

Une mobilisation qui a donné lieu à des incidents violents, quand deux cents personnes s'en sont prises à l'ancien ministre des Transports qui sortait du Parlement. Elles l'ont pourchassé en lui lançant des pierres. L'actuel député a alors trouvé refuge dans un immeuble voisin, le visage en sang. Non loin de là, des heurts ont opposés manifestants et forces de l'ordre, à coups de cocktails Molotov, de gaz lacrymogÚnes et de jets de fragments de marbre, de celui qui pave les trottoirs de la ville. Des motos, des voitures, dont certaines de la police, ont été incendiées. Enfin l'entrée de la Banque centrale a été aspergée de peinture rouge.

On aurait pu croire pourtant les salariés et fonctionnaires grecs lassés de chÎmer et manifester, aprÚs déjà six journées de grÚve générale cette année. Mais deux nouvelles mesures adoptées cette nuit en procédure d'urgence au parlement grec ont achevé de pousser dans la rue les réticents.

Ces mesures, qui assouplissent davantage le marchĂ© du travail, font partie du train de rĂ©formes exigĂ©es par l'Union europĂ©enne et le FMI, en Ă©change du prĂȘt de 110 milliards d'euros promis en mai pour sauver le pays de la faillite. Des mesures sĂ©vĂšres : l'une prĂ©voit des baisses de 10 Ă  15% des salaires dans les entreprises publiques dĂ©ficitaires, comme les chemins de fer, les transports urbains ou la tĂ©lĂ©vision publique. L'autre permet aux entreprises privĂ©es de s'affranchir des accords de branche pour ne plus s'appuyer que sur leurs conventions d'entreprise, ouvrant la voie vers un moins-disant social et salarial pour leurs employĂ©s.

L'austérité à travers l'Union européenne

À AthĂšnes, le plan d'austĂ©ritĂ© est particuliĂšrement drastique, mais les mesures de rigueur imposĂ©es ailleurs font aussi grincer des dents. De lĂ , l'idĂ©e de la ConfĂ©dĂ©ration europĂ©enne des syndicats d'organiser cette journĂ©e d'action aujourd'hui, Ă  la veille de la rĂ©union des chefs d'État de l'UE Ă  Bruxelles.

Du coup, des manifestations de moindre ampleur Ă©taient prĂ©vues en France, au Danemark, Ă  Bruxelles prĂšs de la Commission europĂ©enne et Ă  Luxembourg, devant la Chambre des dĂ©putĂ©s, et Ă  Dublin, oĂč les dĂ©putĂ©s ont approuvĂ© cet aprĂšs-midi le plan de renflouement du pays de 85 milliards d'euros.

À Paris notamment, plusieurs centaines de personnes ont manifestĂ© en direction du ministĂšre de l'Économie, pour rappeler que les salariĂ©s français paient aussi l'austĂ©ritĂ©.

Cécile Quéguiner, avec agences

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.