Moins d'un tiers des Roms roumains en âge de travailler ont un emploi stable, selon une étude publiée à Bucarest
L'étude, réalisée pour le compte de la fondation Soros, seulement 27 % de cette catégorie de la population a un emploi stable. La plupart travaillent dans l'agriculture et le bâtiment, 50 % d'entre eux ne disposant d'aucune qualification.
Les chiffres de l'étude restent sujet à caution car le nombre des Roms roumains n'est pas connu avec certitude.
Selon le dernier recensement réalisé dans le pays, la Roumanie compte offciellement 250.000 personnes d'origine rom. Mais les organisations non gouvernementales estiment plutôt leur nombre à 2,5 millions. Beaucoup de membres de cette communauté ne se déclarent en effet pas comme tels de peur des discriminations.
L'étude, réalisée par la Research Institute for Qualify of Life (ICCV) en Roumanie pour le compte de la fondation du financier américain d'origine hongroise George Soros, et cofinancée par l'UE, souligne le lien étroit entre éducation et emploi. Près de la moitié des Roms roumains âgés de 16 à 64 ans ont ainsi quitté l'école pendant ou à la fin des classes primaires. Et 25 % d'entre eux déclarent ne savoir ni lire ni écrire. A l'autre bout de l'échelle, 8,3 % ont fréquenté un établissement d'enseignement secondaire. Seulement 0,8 % ont fait des études supérieures.
"Le bas niveau d'éducation représente le maillon essentiel dans la chaîne expliquant les problèmes des Roms en termes d'emploi. Cela est à l'origine du cercle vicieux de la pauvreté et de la culture de la pauvreté", soulignent les auteurs du rapport. Selon eux, "le niveau d'éducation du père de famille joue un rôle crucial dans le parcours
pour l'éducation des enfants".
Ainsi, dans une communauté dont les membres commencent souvent à travailler dès l'âge de 11 ou 12 ans, "plus les parents ont un niveau d'éducation élevé, plus les enfants ont tendance à poursuivre plus longtemps leur scolarisation".
Cette étude, réalisée sur la base d'interviews menées avec 1537 personnes se déclarant d'origine rom, relève en outre que 83 % des membres de cette minorité disent vivre à la périphérie des localités, dans des communautés compactes (77 %). Elles sont donc éloignées des établissements scolaires, à la fois géographiquement et psychologiquement.
"La relative exclusion des Roms du marché du travail a plusieurs causes qui se recoupent: faible niveau d'éducation et d'aspirations, mauvais état de santé, conditions précaires de logement, famille nombreuse et très bas niveau de vie. A cela s'ajoute le faible intérêt des employeurs pour les Roms, les stéréotypes qui les visent, la discrimination et le faible niveau d'implication dans la vie de la cité", conclut le rapport de la fondation Soros.
L'actuelle crise économique, qui frappe depuis deux ans et demi l'Europe et les Etats-Unis, a aggravé les problèmes économiques de la minorité rom de Roumanie.
Lire aussi: le texte de l'étude en anglais ("étude co-financée par le Fonds social européen 'Investing in People' par l'intermédiaire du Sectoral Operational Program for Human Resources Development 2007-2013", tient à préciser la Fondation Soros)
Rom vivant près de Petrosani, à 360 km à l'ouest de Bucarest (AFP - DANIEL MIHAILESCU )
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