INFO FRANCE INTER. "Je voudrais que Mercy aille dans une grande université" : la mère du bébé née il y a un an sur un bateau humanitaire retrouvée en Italie
La petite fille d'une migrante nigériane, née il y a un an sur l'"Aquarius", un bateau humanitaire de l'association SOS Méditerranée, a été retrouvée. Son histoire avait inspiré le groupe français Madame, Monsieur, avec leur chanson "Mercy".
Sur Twitter, le journaliste de France Inter, Eric Valmir, annonce, vendredi 20 avril avoir retrouvé la petite Mercy, l'enfant d'une migrante nigériane née il y a un an sur l'Aquarius, un bateau humanitaire de l'association SOS Méditerranée. Sa mère avait accouché sur l'embarcation aux portes de la Sicile, alors qu'elle fuyait les violences de son pays. Un événement qui avait inspiré le duo Madame-Monsieur, qui représentera la France à l'Eurovision 2018 le 12 mai prochain à Lisbonne, avec leur chanson Mercy.
La découverte de la chanson hommage
Une fois arrivées au port de Catane en Italie, la mère - qui se prénomme Taiwo - et la fille ont été prises en charge par les autorités italiennes. Elles sont conduites dans un camp de réfugiés où vivent entre 2 000 et 3 000 migrants. C'est là que le journaliste de France Inter a retrouvé la mère et son enfant, visiblement pas au courant de la chanson inspirée par la naissance de sa fille.
Quand Taiwo découvre la vidéo de la chanson elle veut "remercier Dieu, parce qu'il est toujours avec nous." Et de poursuivre : "Je ne pensais pas qu'il puisse arriver tout ça, je veux remercier tout l'équipage de l'Aquarius [...] Que Dieu les protège toujours dans leurs missions." Pour la mère de la jeune fille, Dieu est intervenu dans les événements.
La naissance sur l'Aquarius, une photo, un tweet, la chanson, l'Eurovision... Cet enchaînement de coïncidences ne peut que résulter du divin. Ce n'est pas le fait du hasard
Taiwo, mère de la jeune Mercyà France Inter
Une mère qui rêve de la France
Taiwo a fui le Nigéria seule et enceinte avant d'arriver en Europe dans ce camp où elle est bien traitée : "Ici, ils s'occupent bien de moi, mais je ne me suis pas liée d'amitié avec quelqu'un." Aujourd'hui, cette mère de famille a un permis de séjour de deux ans mais elle projette de quitter l'Italie et d'aller encore plus au Nord. Elle a toujours rêvé de la France mais elle sait que les procédures se sont durcies.
Une association et un avocat ont décidé de lui venir en aide et de l’accompagner dans ses démarches. Taiwo explique vouloir trouver un travail : “Je suis couturière de formation mais n’importe quel emploi m’irait très bien. Je voudrais que Mercy aille dans une grande université, elle ne peut endurer ce que j’ai vécu. Tout ce que j’ai entrepris depuis mon départ du Nigéria, c’est pour elle. Et je me dis que donner la vie après avoir frôlé la mort est un signe du destin”, conclut-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.