Les dix mesures d'urgence proposées par Bruxelles pour lutter contre le trafic de migrants en Méditerrannée
Les mesures proposées seront discutées lors du sommet extraordinaire des dirigeants de l'Union européenne, jeudi 23 avril, à Bruxelles.
La Commission européenne a présenté dix propositions d'actions pour lutter contre le trafic de migrants et empêcher les candidats à l'immigration de risquer leurs vie en traversant la Méditerranée, lundi 20 avril. Ces dix points seront discutés lors du sommet extraordinaire des dirigeants de l'Union européenne, prévu jeudi 23 avril, à Bruxelles. L'UE doit en outre présenter une "stratégie" pour les migrations et l'asile le 13 mai, a précisé le commissaire aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos.
Francetv info revient sur les dix mesures d'urgence envisagées par la Commission européenne pour lutter contre le trafic de migrants.
1Renforcer les opérations de contrôle et de sauvetage
La première mesure envisagée par la Commission est d'augmenter les moyens financiers et matériels des opérations de contrôle et de sauvetage, Triton et Poseidon. Ces missions, mises en oeuvre par l'agence européenne de contrôle des frontières, Frontex, sont actuellement limitées aux eaux territoriales des pays européens. Leur champ d'action doit être élargi vers la Libye.
2Confisquer et détruire les embarcations utilisées pour transporter les migrants
La Commission entend par ailleurs combattre le problème à sa source, en s'attaquant aux trafiquants. Elle préconise la confiscation et la destruction des embarcations utilisées pour transporter les migrants, à l'image de l'opération Atalante. Cette action consistait à protéger les navires marchands en s'attaquant aux navires et bases de pirates, au large des côtes somaliennes, rappelle le Monde.
3Augmenter la coopération entre les différentes organisations
Frontex, l'office intergouvernemental de police criminelle (EUROPOL), le bureau européen de soutien à l'asile (EASO) et l'unité de coopération judiciaire (EUROJUST) doivent mieux communiquer. L'objectif : réunir des informations sur les modes opératoires des trafiquants.
4Déployer des équipes du Bureau européen de soutien à l'asile (EASO)
Des membres de l'EASO doivent être envoyés en Italie et en Grèce, où les migrants affulent par milliers, pour aider sur place à la gestion des demandes d'asile.
5Prendre les empreintes digitales de tous les migrants
La police de Messine a déjà commencé à identifier certains réfugiés, samedi 19 avril. Mais la Commission européenne souhaite systématiser la prise des empreintes digitales des migrants à leur arrivée sur le territoire européen, afin de permettre leur identication.
6Mieux répartir les réfugiés entre les Etats
Depuis janvier 2015, plus de 11 000 migrants ont débarqué en Sicile, selon les garde-côtes italiens. Mais dans la plupart des cas, l'Italie n'est pas leur destination finale. Le plan d'urgence de la commission prévoit donc d'examiner des options pour une répartition plus équitable des réfugiés entre les Etats membres de l'UE.
7Mettre en place un programme de réinstallation dans les pays de l'UE
Les personnes ayant obtenu le statut de réfugié auprès du Haut Commissariat pour les réfugiés de l'ONU pourraient être réinstallés dans certains pays européens. Les Etats membres sont invités à participer à ce programme sur la base du volontariat. Aucun chiffre n'a été cité dans la proposition mais, selon la Commission, cette mesure devrait bénéficier à 5000 personnes.
8 Renvoyer rapidement les candidats à l'immigration non-autorisés à rester
Si les mesures proposées prévoient l'installation de certains réfugiés, la Commission évoque aussi le renvoi rapide des candidats à l'immigration non-autorisés à rester dans l'UE. Cette action sera coordonnée par Frontex, avec les Etats membres les plus concernés par les arrivées en Méditerranée.
9 Agir en partenariat avec les pays voisins de la Libye
La Commission souhaite développer une collaboration avec les pays voisins de la Libye, pour bloquer les routes utilisées par les migrants. La présence européenne au Niger, qui est un des pays de passage des réfugiés, devra notamment être renforcée.
10 Envoyer des officiers de liaisons pour l'immigration dans des pays tiers
Bruxelles prévoit enfin d'envoyer des officiers de liaisons pour l'immigration au sein des délégations de l'UE, dans un certains nombre de pays tiers. Ils seront chargés de collecter des informations sur les flux migratoires, afin de permettre à l'Union européenne de mieux cerner l'origine et le parcours des réfugiés.
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