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Naufrage en Méditerranée : l’Italie réclame un sommet européen d'urgence

Le chavirage d'un bateau transportant des migrants aurait fait jusqu'à 700 morts dans la nuit de samedi à dimanche. Le naufrage a eu lieu à la limite des eaux territoriales libyennes, au sud de l'île italienne de Lampedusa. Face à ce nouveau drame, les réactions internationales se multiplient. Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, réclame une réunion d’urgence sur l’immigration.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Entre 500 et parfois 1.000 personnes sont récupérées chaque jour par les garde-côtes italiens ou des navires marchands. Photo d'illustration © Maxppp)

Après le pape François, qui a appelé le monde à "agir avec rapidité ", le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a demandé dimanche aux chefs d'Etat et de gouvernement des autres pays de l'Union européenne de participer à une réunion d'urgence consacrée à l'immigration suite au nouveau drame qui s’est déroulé ce week-end en Méditerranée. "Nous demandons à ne pas être abandonnés ", a dit le chef du gouvernement italien, à l'issue d'un Conseil des ministres improvisé.

Dans la nuit de samedi à dimanche, un chalutier transportant des centaines de migrants a fait naufrage entre la Libye et l'île de Lampedusa, en Italie. C'est probablement quand les centaines de migrants qui s'étaient massés à bord se sont précipitées tous du même côté à l'arrivée du cargo portugais que le drame s’est produit, ont indiqué les garde-côtes italiens dans un communiqué. Le Haut-commissariat aux réfugiés redoute 700 victimes d'après les témoignages des rares survivants. Ils seraient moins d'une trentaine, sauvés par un bateau marchand entre la Libye et l’Italie. 

Philippe Leclerc, représentant en France du HCR revient sur les conditions de ce naufrage et sur les mesures d’urgence à engager aujourd’hui.

Cette nouvelle tragédie intervient une semaine après que 450 migrants ont péri dans un naufrage similaire. Depuis, de nombreuses voix se font entendre pour qu'une réponse européenne soit apportée."Cela ressemble tout à fait à un scénario qu’on a connu quelques jours auparavant. C’est malheureusement une chronique annoncée de naufrages qui se déroule et c’est pour cela qu’il est extrêmement important de renforcer les capacités de sauvetage immédiatement afin de prévenir de tels naufrages ", explique Philippe Leclerc, représentant en France du HCR.

"Il faut remettre en place une opération de la même manière que Mare Nostrum l’avait fait mais avec un support européen beaucoup plus important. On ne peut pas laisser l’Italie, seule, secourir ces personnesC’est vraiment les états européens qui doivent renforcer leur capacité de surveillance, ça veut dire intervention et sauvetage ", insiste Philippe Leclerc du HCR.

Réunion d'urgence lundi au Luxembourg

Dans la soirée, le président du Conseil européen, Donald Tusk, n'excluait pas l'organisation prochaine d'un sommet extraordinaire consacré à l'immigration clandestine. D'ici là, le sujet sera abordé dès ce lundi au Luxembourg lors d’une réunion d’urgence des ministres européens des Affaires étrangères, a annoncé la porte-parole de la diplomatie européenne, l’Italienne Federica Mogherini.

Sans compter cette nouvelle catastrophe, plus de 900 migrants sont morts depuis le début de l'année en tentant d’effectuer la traversée entre la Libye et l'Italie. Entre 500 et parfois 1.000 personnes sont récupérées chaque jour par les garde-côtes italiens ou des navires marchands.

"L’horreur a atteint aujourd’hui son paroxysme", estime Boubacar Seye, en président de l’ONG "Horizon sans frontières", qui en appelle à "une coalition internationale pour juguler ce phénomène"

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