Norvège. Breivik se plaint de ses conditions de détention
Entre manque de beurre et fouilles corporelles, le tueur Anders Behring Breivik déplore des carences et restrictions qui touchent tant à l'anecdotique qu'aux principes fondamentaux.
PROCES BREIVIK - Inspections corporelles quotidiennes, café froid et censure de sa correspondance : le tueur norvégien Anders Behring Breivik estime ses conditions de détention "inhumaines" dans une lettre dont des extraits ont été publiés vendredi 9 novembre.
"Je doute fortement qu'il existe pire lieu de détention en Norvège", écrit l'extrémiste de droite dans une lettre de 27 pages adressée aux autorités pénitentiaires, dont le journal Verdens Gang (VG) a révélé le contenu. Condamné en août à 21 ans de détention pour avoir tué 77 personnes en juillet 2011, le détenu déplore des carences et restrictions qui touchent tant à l'anecdotique qu'aux principes fondamentaux. Il regrette le peu de beurre pour tartiner son pain, le café souvent froid faute de thermos et l'interdiction de conserver de la crème hydratante dans sa cellule. Laquelle n'a, à son grand dam, ni décoration ni panorama.
Pas de crème mais des menottes
Maintenu dans un isolement quasi-total et sous un régime de très haute sécurité dans la prison d'Ila, près d'Oslo, le détenu de 33 ans écrit que les menottes, qui lui sont mises pour chaque déplacement, "sont vécues comme un boulet mental". Elles provoquent aussi des "coupures dues à des frictions car leur bord en acier arrache douloureusement la peau du poignet". L'extrémiste se plaint aussi des fouilles de sa cellule et de sa personne, qui l'obligent à se dévêtir totalement. Il déplore aussi la surveillance intensive dont il est l'objet et les restrictions sur sa correspondance.
Anders Breivik "est conscient que, pris séparément, ses griefs peuvent passer pour des bagatelles mais, pris dans leur ensemble, ils dépeignent une situation grave, a déclaré son avocat. Il considère que sa situation enfreint les droits de l'homme et la liberté d'expression, et qu'il est l'objet d'un traitement inhumain."
Son ordinateur lui a été retiré
Outre sa cellule individuelle, Anders Breivik dispose de deux pièces, l'une pour les exercices physiques et l'autre pour ses études, dont l'accès est contrôlé par l'administration pénitentiaire. L'extrémiste, qui avait indiqué vouloir poursuivre son combat idéologique depuis la prison, est particulièrement amer d'avoir perdu l'ordinateur, sans accès à internet, dont il disposait en détention provisoire. Lui qui voulait écrire des livres et correspondre avec ses sympathisants n'a plus qu'un petit stylo en caoutchouc, très peu pratique à son goût.
Surtout, les lettres qu'il envoie et reçoit sont filtrées, et toute remarque politique y est interdite. Selon son avocat, des centaines de plis sont actuellement "en cours de traitement", sans délai défini.
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