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Plan d'aide à la Grèce : est-on vraiment sorti d'affaire ?

Les discussions ont duré près de dix heures hier à Bruxelles. Résultat : ce plan de près de 160 milliards d'euros pour sauver la Grèce et éviter la contagion de la crise. Soulagement ! _ Pourtant les dirigeants européens réunis hier soir n'ont pas exclu un défaut de paiement de la Grèce. Ce qui serait une première dans l'Union monétaire européenne. Et une source d'ennuis en cascade, selon certains économistes.
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Le mécanisme est celui-ci : en acceptant de faire participer le secteur privé, à savoir les banques, assureurs et fonds d'investissement, à ce deuxième plan d'aide à la Grèce, la zone euro prend le risque d'aller jusqu'au défaut sur une partie de la dette grecque, un tabou jusqu'alors.

Risque mesuré, affirment cependant les diplomates. Cette défaillance, si elle intervenait, ne devrait durer que quelques jours, et n'avoir que des conséquences marginales. C'est notamment l'argument de l'Allemagne qui s'est échinée depuis plusieurs semaines à imposer cette option.
_ Ce plan précise en outre -pour rassurer ses détracteurs- que la participation du secteur privé sera cantonnée à la seule Grèce, et ne pourra être envisagée pour d'autres pays fragiles. Enfin, la zone euro pourra désormais racheter elle-même une partie des dettes publiques de ces pays en difficulté sur les marchés, grâce à un Fonds de secours financier, afin précisément de soulager les banques.

Pourtant, pour certains économistes, la probabilité d'un défaut de paiement n'est pas un moindre risque. Philippe Dessertine, le directeur de l'Institut de la Haute finance, craint " des conséquences en cascade extrêmement compliquées à gérer".

Philippe de Boissieu, le président du Centre d'analyse stratégique, ne dit pas autre chose. Avec ce plan, dit-il, " on s'est juste acheté du temps

Il n'empêche, alors que Jean-Claude Trichet, le directeur de la BCE, était le premier à rejeter cette probabilité de défaillance, les participants du sommet de Bruxelles ont conclu qu'il s'agissait là d'un moindre mal, à condition de border l'éventuel défaut de paiement. D'ailleurs, il n'a été question hier soir que de "défaut partiel".

Des précautions oratoires qui ont, semble-t-il, rasséréné les marchés, notamment américains. Mais les investisseurs doutent toujours de la capacité de l'Union européenne à enrayer ce genre de crise.

Cécile Quéguiner, avec agences

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