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Pompéi de plus en plus en ruines

Ces dernières semaines, plusieurs effondrements ont eu lieu sur le célèbre site antique, près de Naples. Des bouts de murs sans intérêt artistique particulier, selon les historiens, puisqu'ils ne portaient pas de fresque. _ Mais cela relance l'inquiétude sur la préservation de Pompéi, et les critiques sur la gestion, par le gouvernement Berlusconi, du patrimoine historique et culturel.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©RF / Eric Valmir)

Pour les amateurs d'art et d'histoire, Pompéi et ses maisons, ses fresques, ses rues ensevelies en août 79 sous les cendres du Vésuve sont depuis des dizaines d'années un lieu de pèlerinage. C'est l'ensemble le mieux conservé d'une ville de l'époque romaine, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1997.

Mais ces dernières années, et plus particulièrement ces dernières semaines, l'inquiétude grandit autour de l'état de ce patrimoine, et de sa préservation : début novembre, l'effondrement de la "Schola Armaturarum" ("Maison des
Gladiateurs") provoque une vague d'indignation. Début décembre, l'écroulement de plusieurs murs, notamment un protégeant la
"Maison du Moraliste", confirme la dégradation de l'état du site.

Et désormais, ces effondrements à répétition gagnent le terrain politique. L’Italie des Valeurs, le parti de l’ancien juge Antonio Di Pietro, réclame la démission du ministre de la culture, Sandro Bondi. Ce proche de Berlusconi est déjà fragilisé par de nombreuses manifestations contre les coupes budgétaires drastiques qui vont affecter les théâtres, les musées et précariser les métiers de la culture.

Une motion de défiance à l’égard de Sandro Bondi a été déposée. Le parlement fermé en raison de la crise politique, son examen n’interviendra pas avant la semaine prochaine. Le ministre de la culture, a toutefois, été sommé de s’expliquer devant la Chambre après l’effondrement de la Domus des gladiateurs.

Dans les rangs de l’opposition, le Parti Démocrate dénonce le cynisme de Sandro Bondi. Aux yeux de Matteo Orfini, en charge de la culture, le gouvernement est le premier responsable du gaspillage de l’argent public. Des investissements importants ont été débloqués, des cabinets d’experts constitués, des études de faisabilité commandées, des contre expertises commandées, et les technologies dernier cri recherchées.
Une enquête de l’hebdomadaire L’Espresso détaille les abus : une exposition « Pompei et le Vésuve » payée 600.000 euros à une agence événementielle, la mission Pompeiviva confiée à une société dirigée par Giulia Minoli, dont le mari serait un haut fonctionnaire du ministère de la Culture. Et pendant ce temps-là, les pierres de Pompéi s’effondrent.

Face à la polémique, le gouvernement Berlusconi a annoncé l’envoi d’une "task force" composée d’architectes et d’ouvriers spécialisés pour réaliser au plus vite toutes les interventions nécessaires. Il ne manque plus que l’approbation du conseil des ministres.

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