Portugal : des élections sous le signe de la rigueur
Qui sera chargé d'appliquer la rigueur au Portugal ? 9,6 millions d'électeurs doivent décider aujourd'hui s'ils renouvellent leur confiance aux socialistes sortants ou s'ils comptent plutôt sur l'opposition de centre-droit pour appliquer le plan de sauvetage financier de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.
Favori des sondages, le Parti social-démocrate (centre-droit), mené par Pedro Passos-Coelho. À 46 ans, ce centriste libéral n'a jamais participé à un gouvernement. Il promet la constitution d'un "gouvernement fort", capable de "remettre le Portugal debout" et prévoit d'aller "au delà" du plan international en cas de victoire de son camp. Au programme : privatisations, réforme du marché du travail et des services publics. Si le PSD n'obtient pas de majorité absolue à l'Assemblée de la République, il pourra probablement compter sur une alliance avec le CDS, troisième force politique du pays (12% des intentions de vote selon les sondages).
En mars, le refus par les parlementaires d'un quatrième plan d'austérité avait provoqué la démission du gouvernement socialiste de José Socrates. Deux semaines plus tard, Lisbonne en avait appelé à l'aide de l'UE et du FMI. Arrivé au pouvoir en mars 2005, José Socrates a été accusé par ses opposants d'avoir mené le pays à la "banqueroute". Lui prétend que ses adversaires ont "déclenché cette crise politique pour faire venir le FMI et appliquer plus facilement un programme ultralibéral".
Dans tous les cas, c'est la rigueur qui attend les Portugais. Les trois principaux partis se sont engagés à appliquer le plan international négocié le mois dernier. Il comprend un prêt de 78 milliards d'euros, chargé de remettre à flot les comptes du pays. Mais aussi des coupes dans les dépenses publiques et une hausse des impôts.
Hier, le président de la République, Anibal Cavaco Silva, a qualifié le scrutin de "moment crucial pour le pays". Selon le FMI, le Portugal et ses près de 11 millions d'habitants devraient connaître un recul de 4% du produit intérieur brut au cours des deux prochaines années.
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