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Quand l'Etat italien négociait directement avec la Mafia

C'est un procès historique qui s'est ouvert ce lundi à Palerme, celui de dix personnalités, politiques et chefs de Cosa Nostra, accusés de tractations secrètes pour éviter la poursuite des attentats en Italie, dans les années 1990. Des tractations au plus haut niveau : un ancien ministre de l'Intérieur est sur le banc des accusés, l'actuel président de la République pourrait être entendu comme témoin.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Maxppp)

L'Etat a-t-il directement négocié une accalmie des attentats avec la Mafia ? C'est la thèse de l'accusation, dans ce procès historique qui s'est ouvert ce lundi à Palerme - et a été immédiatement ajourné à vendredi, le temps de constituer les parties civiles. 

Selon l'accusation donc, des tractations secrètes se seraient tenues, au plus haut niveau de l'Etat, après l'assassinat de l'eurodéputé de la Démocratie chrétienne Salvo Lima, au printemps 1992 et après les attentats à la bombe qui ont tué les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, en avril et juillet de la même année. Les carabiniers auraient joué les intermédiaires.

Dix personnalités sur le banc des accusés

En échange d'un assouplissement des conditions de détention de plus de 300 mafieux, de réductions de peine et d'un desserrement de l'étau policier, Cosa Nostra aurait promis d'arrêter les frais. Ce que les journaux italiens ont appelé "La Trattativa", la négociation.

Pas moins de dix personnes sont sur le banc des accusés - le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicola Mancino, l'ex-sénateur et cofondateur du parti de Berlusconi, Marcello Dell'Utri, ainsi que plusieurs chefs de Cosa Nostra, Toto Riina, Leoluca Bagarella et Antonio Cina. Le tribunal a également demandé à entendre, en tant que témoin, l'actuel président de la République, Giorgio Napolitano.

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