Fusion Alstom-Siemens : la CFDT du groupe "demande un fort engagement de l'État"
Patrick de Cara, délégué syndical CFDT au siège social d’Alstom à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), est revenu, mardi soir pour franceinfo, sur l'officialisation de l'alliance entre Alstom et Siemens.
Les salariés d'Alstom sont inquiets pour leur avenir après l'annonce officielle de l'alliance entre l'industriel français Alstom et le géant allemand Siemens, dans la soirée du mardi 26 septembre. Interrogé sur franceinfo, Patrick de Cara, délégué syndical CFDT au siège social d’Alstom, à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, demande "un fort engagement de la part de l'État".
franceinfo : Les salariés ont découvert les détails de l'accord. Y-a-t-il de quoi les rassurer ?
Patrick de Cara : On savait bien que la consolidation avec Siemens était inévitable à terme. Alstom est une boîte mondiale qui s'attaque à des marchés mondiaux et pour les gagner, notre taille actuelle par rapport au leader chinois, pouvait nous desservir. Seulement, on comprend très bien les inquiétudes des salariés de tous les sites d'Alstom en France. Nous allons nous battre de façon que les compétences et les emplois restent en France, car nous sommes persuadés que la filière française a un avenir pérenne au niveau du marché ferroviaire. De grands contrats nous attendent à partir de 2020, notamment le RER nouvelle génération, le TGV du futur, les contrats liés au grand Paris, l'impact des JO 2024, etc. Les sites Alstom en France ont un rôle à jouer dans la nouvelle configuration annoncée.
Dans l'accord, il y aurait des garanties sur la préservation de l'emploi en France. Y croyez-vous ?
On a été un peu refroidis, parce qu'en termes de rachat et de rapprochement, nous avons la malheureuse expérience de l'achat de la branche énergie d'Alstom par General Electric. On nous avait promis de créer 1 000 emplois nets sur le sol français sur les trois ans. Nous sommes déjà à 1 200 emplois supprimés, à ce jour, en deux ans. Il est hors de question que cela se reproduise avec Alstom. On s'est mobilisé pour Belfort et on saura se mobiliser si besoin.
L'État n'est pas au capital. Êtes-vous inquiet ?
Oui, c'est inquiétant. Dans l'affaire Belfort, le fait d'avoir deux personnes de l'État au conseil d'administration avait permis de pérénniser le site. Maintenant, on va se battre avec les moyens qu'on a. Il faut prendre les doublons au cas par cas et les anticiper. À la CFDT, on demande un fort engagement de l'État. Il doit prendre une décision jusqu'au 17 octobre. Tout n'est donc pas joué. S'il y a des doublons, il faudra les régler en anticipant, notamment sur la construction du TGV du futur sur le site de Belfort. À tout problème, il y a une solution.
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