: Reportage "Cela crève le cœur de voir la ville dans cet état" : en Pologne, la solidarité est à l'œuvre après le passage de la dépression Boris
Dans le sud-ouest de la Pologne, la petite ville de Kłodzko a été complètement submergée lorsque la dépression Boris a traversé la région, le week-end du 14 septembre. Depuis, l’eau est redescendue et pour les habitants, l’heure est désormais au constat des dégâts et au nettoyage, dans un décor de désolation.
Mettre du cœur à l’ouvrage pour ne pas céder au désespoir. Le week-end dernier, l’hôtel de Barbara était inondé jusqu’au premier étage. Aujourd’hui, la patronne s’attelle au déblayage du rez-de-chaussée, où se trouvaient les cuisines et la salle du restaurant. Et plutôt que de se morfondre, elle préfère imaginer la réouverture de son établissement : "Je ne vois pas d’autre option, je n’envisage pas d’abandonner mon activité. Ce serait plus facile de tout vendre et de partir en courant mais je ne le ferai pas."
Sandra, elle, a enfilé sa combinaison orange pour lui prêter main-forte. La jeune femme est originaire de Kłodzko mais vit aujourd’hui aux Pays-Bas. Elle a fait l’aller-retour chargée de vivres pour les sinistrés : "Ça crève le cœur de voir la ville où je suis née, où j’ai mes amis, ma famille, dans cet état. Donc je suis venue aider le temps d’une journée. Mais je dois dire que les gens ici sont vraiment bien organisés, tout le monde se partage une miche de pain pour le repas, tout se fait dans la tradition polonaise."
"J’aide à nettoyer cet hôtel et je ne sais même pas comment il s’appelle, car la façade est détruite. Mais de toute façon, partout où on a besoin d’aide, je suis là pour offrir la mienne."
Mateusz, habitant de la régionà franceinfo
"J'aimerais pouvoir compter sur l'aide des institutions"
Ici, la motivation et l’entraide des habitants contrastent avec le spectacle des rues jonchées de débris et de tas de détritus gorgés d’eau. Mais Barbara craint que cet enthousiasme ne s'essouffle rapidement : "Je peux compter sur l’aide des gens, mais j’aimerais pouvoir compter sur l’aide des institutions, du gouvernement, de la municipalité, car les gens vont finir par se fatiguer au bout d’un moment, et je pense que c’est à l’Etat d’assurer l’aide sur le long terme."
Pour l’instant, l’Europe a promis une enveloppe de dix milliards d’euros pour les régions concernés, et le gouvernement polonais annoncé une aide immédiate de 2 300 euros pour les sinistrés qui en feraient la demande.
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