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Scandale des écoutes en GB : au tour du chef de Scotland Yard de démissionner

C'est la suite des conséquences en chaîne de cette affaire révélée il y a dix jours en Grande-Bretagne. _ Après la fermeture de News of the World dimanche dernier, la mise en cause du groupe entier de Rupert Murdoch, l'arrestation de plusieurs cadres, dont son ancienne directrice, c'est le chef de Scotland Yard qui a annoncé sa démission ce soir. Il est soupçonné d'être impliqué dans cette affaire d'écoutes téléphoniques illégales.
Article rédigé par franceinfo
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"Mon intégrité est totale", jure ce soir Sir Paul Stephenson, le chef de la police de Londres. Pourtant, de forts soupçons pèsent contre lui, dans le cadre de cette affaire d'écoutes. Soupçons qui l'ont conduit à annoncer sa démission ce soir à la télévision tant sa position devenait intenable.

Pourquoi est-il mis en cause ? Pour avoir traîné les pieds dans l'enquête sur ces écoutes illégales, et notamment classé ce dossier sans suite en 2009. Mais aussi pour avoir recruté un temps Neils Wallis, ex-rédacteur en chef du tabloïd News of the world, comme consultant en relations publiques. Or, celui-ci est soupçonné d'avoir directement participé à ces interceptions téléphoniques. Il a d'ailleurs été arrêté jeudi.
Enfin, le patron de la police londonienne aurait rencontré à dix-huit reprises les dirigeants du groupe News International entre 2006 et 2010, de quoi faire dire à la presse britannique qu'il entretenait des liens fort étroits avec l'empire Murdoch.
Trop pour un seul homme. Le voilà donc démissionnaire, même s'il ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire.

Mais ce n'est là qu'un des nombreux rebondissements de cette affaire tentaculaire. Cet après-midi, on apprenait déjà l'arrestation -la dixième- d'une des plus proches collaboratrices de Rupert Murdoch, l'ex-rédactrice en chef de News of the world à l'époque des écoutes, Rebekah Brooks. Elle aussi avait été contrainte de démissionner vendredi, et la voilà sous les verrous, soupçonnée de "participation à l'interception de communications" et de "corruption".

Cette affaire n'en finit donc plus de prendre de l'ampleur. Malgré la décision de Murdoch de fermer son tabloïd, et de présenter ses excuses publiques, pour écoutes présumées de 4.000 personnalités depuis les années 2000.
_ Il faut même s'attendre à de nouveaux développements. D'autant que l'opposition britannique s'est emparée du scandale et compte bien en tirer tous les fils.

Ce sont les concurrents de News of The world qui cherchent à tirer parti de ce fiasco. Pour tenter de s'attirer les 7,5 millions de lecteurs du tabloïd, le Mail on Sunday a baissé son prix ce matin à 1 livre pièce, soit 1,14 euro.

Cécile Quéguiner, avec agences

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