Silvio Berlusconi a déclenché une nouvelle polémique mardi avec une blague homophobe
Pour ses adversaires, le chef du gouvernement italien a voulu détourner l'attention de son dernier scandale à caractère sexuel.
"Mieux vaut avoir la passion des belles femmes qu'être gay", a lancé Silvio Berlusconi en visitant le salon de la moto près de Milan. Son intervention pour faire libérer Ruby, une mineure, déclenche un torrent de critiques.
Il a qualifié le "Rubygate", qui enflamme la presse, de "tempête de papier". Une nouvelle fois, il a admis à demi-mot avoir téléphoné à la préfecture de Milan pour faire libérer la jeune Marocaine Ruby, accusée de vol, disant avoir agi par "solidarité".
"Malade". Voilà le mot utilisé pour qualifier le chef du gouvernement italien impliqué dans une nouvelle affaire avec une mineure. Une nouvelle qui fait la Une en Italie depuis plusieurs jours.
L'opposition demande sa démission, et l'Eglise catholique, d'habitude bienveillante à l'égard du Cavaliere, a également haussé le ton.
Même les alliés du président du Conseil sont atterrés.
Silvio Berlusconi est sur la sellette pour avoir organisé dans sa résidence d'Arcore près de Milan (nord) des fêtes en présence de jeunes femmes, rémunérées 5.000 euros la soirée selon la presse.
Circonstance aggravante: il aurait appelé en personne la police en mai pour obtenir la libération de l'une d'entre elles, Ruby, une Marocaine accusée de vol. La jeune fille fêtait ses 18 ans le 2 novembre.
L'Eglise très critique
Si le président du Conseil a vraiment reçu chez lui une mineure - et pas pour une simple visite mais en la payant - alors cela serait très grave, une violation profonde de la dignité humaine aux dépens d'un immigrée faible et dans le besoin", a estimé l'archevêque et théologien Bruno Forte.
Le jugement de l'hebdomadaire catholique Famiglia Cristiana est encore plus lapidaire: "Berlusconi est malade", tandis que le quotidien des évêques italiens, Avvenire, a demandé au chef du gouvernement "sobriété personnelle et respect des convenances".
Ce n'est pas la première fois que M. Berlusconi est mis en cause pour des relations avec une mineure: en mai 2009, son épouse Veronica Lario avait demandé le divorce après avoir appris la présence de son mari aux 18 ans d'une jolie blonde, Noemi Letizia. "Je ne peux pas rester avec un homme qui fréquente des mineures", avait-elle déclaré à l'époque.
Gianfranco Fini, l'ex-allié, tacle le Cavaliere
"C'est une affaire qui fait le tour du monde et met l'Italie dans une situation embarrassante", a déploré l'ex-allié du Cavaliere, Gianfranco Fini, dimanche lors d'une réunion de son nouveau mouvement politique, Futur et Liberté.
Le coup de Jarnac est venu du patronat. "Une nouvelle vague de boue porte atteinte à la crédibilité des institutions et du gouvernement", a estimé la patronne des patrons italiens, Emma Marcegaglia, ajoutant que "le pays ne doit pas perdre sa dignité".
L'opposition demande sa démission
L'opposition ne s'est pas faîte prier pour demander la tête de Silvio Berlusconi.
"Berlusconi ne peut pas rester une minute de plus dans un rôle public qu'il a trahi de manière indécente", a dénoncé le leader du Parti démocrate (PD, opposition, gauche), Pier Luigi Bersani. "Il faut ouvrir une nouvelle phase".
Dans un éditorial au vitriol pour La Repubblica dimanche, Eugenio Scalfari juge que ce nouveau scandale "marque la fin d'un règne". "Cette situation ne peut pas durer", dit-il: "Cet homme est gravement malade, son attraction envers les jeunes et très jeunes femmes est devenue une dépendance qui altère ses facultés".
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