Adhésion de l'Ukraine à l'UE, aide financière pour Kiev... Les enjeux du nouveau sommet européen sous haute-tension à Bruxelles
À Bruxelles, jeudi 14 décembre, s'ouvre un sommet européen sous haute tension. Les 27 dirigeants doivent notamment se prononcer sur l'ouverture des négociations d'adhésion de l’Ukraine à l’UE et sur une aide macrofinancière de 50 milliards d’euros sur 4 ans pour soutenir Kiev.
L'enjeu est d'abord politique : les Européens vont-ils ouvrir même symboliquement la porte de leur club à l’Ukraine ? La commission estime que Kiev a fait les réformes nécessaires dans des domaines très précis - indépendance de la justice et des médias, lutte contre le blanchiment - et que le pays peut donc accéder à la marche suivante vers une intégration : l’ouverture des négociations d’adhésion. Une simple étape car il faudra encore de longues années pour y arriver mais c’est donc désormais aux capitales de se prononcer.
Autre enjeu du sommet, financier celui-là : les 27 doivent se mettre d’accord sur une rallonge de leur budget pluriannuel pour financer leur politique migratoire, d’autonomie stratégique mais aussi l’aide à l’Ukraine. Ce budget prévisionnel qu’ils doivent revoir court jusqu’en 2027. Les besoins pour Kiev sont estimés à 50 milliards d’euros sur 4 ans.
"Jeu et set" pour Poutine
Si ces deux décisions sont très attendues par le président Zelensky, Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, menace de faire s’écrouler l’unité jusqu’ici sans faille des Européens au moment même où l’Ukraine en a sans doute le plus besoin. Situation difficile sur le terrain, aide américaine qui ne va plus de soi : si les Européens ne sont pas au rendez-vous, le signal politique sera désastreux. Un échec c’est "jeu et set" pour Poutine, souffle une source européenne. Orban, coutumier des bras de fer à Bruxelles est-il déterminé à tout bloquer ? Ou est-il en train de marchander son soutien en échange du déblocage des fonds gelés par la Commission pour manquement à l’Etat de droit ?
Mercredi 13 décembre, elle en a débloqué un tiers, soit dix milliards sur les 30 gelés en raison, dit-on, des progrès jugés notables en matière d’indépendance de la justice. Mais l’incertitude reste totale sur la position que le dirigeant Hongrois proche de Vladimir Poutine va adopter.
Sur la poursuite du processus d’adhésion, trouver un compromis s’annonce ardu. Sur l’aide financière en revanche pas question d’abandonner l’Ukraine. "En cas de blocage sur la rallonge budgétaire, on trouvera une solution à 26", estime une source au cœur des négociations. Ce dernier sommet de l’année s’annonce donc difficile et pourrait durer.
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