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Terrorisme : comment l'école aborde le sujet

La question du terrorisme s’est invitée dans le quotidien de tous les citoyens, y compris des plus jeunes après les tueries perpétrées en France entre le 7 et le 9 janvier 2015. Avant les Français, les Américains et les Britanniques ont dû répondre aux mêmes préoccupations.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une école maternelle (HUMBERT / BSIP)

Comment parler du terrorisme et des terroristes aux plus jeunes, notamment à l’école? C’est la question que l’on se pose désormais dans les établissements français après les récents attentats commis par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly. Cette question s’était déjà posée aux Etats-Unis, après les attentats du 11 septembre 2001, ceux de Londres (7 juillet 2005) ou encore de Madrid (11 mars 2004) perpétrés par des islamistes.

Les gouvernements français et américain ont mis à disposition «des adultes et des enseignants» un kit pédagogique relativement bien documenté. Dans les deux pays, il s’agit globalement d’être à l’écoute des élèves. «Répondre favorablement aux besoins ou demandes d’expression», suggère dans un courrier, daté du 7 janvier 2015, la ministre française Najat Vallaud-Belkacem. Les Etats-Unis avaient adopté une démarche similaire en conseillant aux éducateurs et au personnel enseignant d'offrir à leurs étudiants «une attention pleine et entière, et un soutien sans équivoque». Semblables recommandations et ressources existent et ont été actualisées au moment de la commémoration du 10e anniversaire des attentats du 11-Septembre sur les sites de médias comme PBS, la télévision publique américaine, ou du New York Times.  

En Grande-Bretagne, il s’agit non seulement d'évoquer le terrorisme, mais surtout de lutter de façon préventive contre les extrémismes dans les établissements scolaires. Le gouvernement britannique a remis sur la table une mesure qui invite les enseignants à faire part, dès la maternelle, des comportements suspects de leur élèves – notamment une propension à exprimer de la sympathie pour les terroristes. Le dispositif date de 2008, l'année de la publication de Learning together to be safe (Apprendre ensemble pour être en sécurité), le document élaboré par le département britannique en charge de l'éducation pour traiter des sujets liés à la violence et aux extrémismes. Objectif du texte: limiter l'occurence de la menace terroriste. La proposition, qui concerne la surveillance des tout-petits, fait débat. Mais ce n'est pas la première fois que les sujets de Sa Majesté envisagent des solutions controversées dans la lutte contre le terrorisme.

A Calderdale, dans le West Yorkshire, dans les kits distribués aux enseignants après les attentats commis à Londres le 7 juillet 2005, il était demandé par exemple aux lycéens de concevoir une attaque terroriste. Ceci, dans le but de les faire réfléchir à la façon dont un individu devient un extrémiste, explique Dianne Gereluk, professeur associé à l’université de Calgary (Canada) et spécialiste des questions liées à l'éducation, dans son livre Education, Extremism and Terrorism : What Should be Taught in Citizenship Education and Why (Education, extrémisme et terrorisme : que doit-on enseigner aux citoyens et pourquoi, publié aux éditions Bloomsburry). Critiquée, cette approche sera finalement abandonnée en 2009.

Pour l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), l'un des piliers du dispositif de lutte contre le terrorisme mis en place par l'ONU, l'enseignement de la culture de la paix dès les bancs de l’école reste l'une des clés pour contrer le terrorisme et tous les extrémismes. 

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