UE : Sarkozy tire sa révérence sans quitter la scène européenne
Devant les eurodéputés, Nicolas Sarkozy a défendu bec et ongles les résultats de six mois de présidence "de crises", de la guerre russo-géorgienne à la crise économique en passant par l'adoption du plan de lutte contre le réchauffement climatique et le "non" irlandais au traité de Lisbonne.
Le président français a défendu sa méthode énergique et volontariste de pilotage de l'Europe, qui a fait grincer quelques dents dans les capitales européennes et fait tanguer le couple franco-allemand.
"J'ai essayé de bouger l'Europe mais l'Europe m'a changé. Lorsqu'on a la chance pendant six mois de connaître et d'avoir à trancher des problèmes de 27 pays, on gagne en tolérance, on gagne en ouverture d'esprit", a-t-il déclaré.
Le président de la Commission Jose Manuel Barroso a salué une présidence menée "avec maestria et panache" et les chefs des groupes parlementaires ont presque tous attribué une bonne note à Nicolas Sarkozy.
La seule escarmouche a opposé le président français au Vert Daniel Cohn-Bendit, qui lui a reproché d'avoir "calé contre le nationalisme économique allemand", d'avoir utilisé le Parlement européen comme "un viagra pour gouvernements" et rencontré le dalaï lama "en catimini".
"J'ai pu un peu changer l'Europe, pas Daniel Cohn-Bendit", a conclu le président français.
_ (Ecouter ci-dessous l'interview de Daniel Cohn-Bendit par Bernard Thomasson)
Nicolas Sarkozy compte continuer à porter des projets européens dans les prochains mois, comme la "question de la gouvernance économique" et de l'Eurogroupe qu'il voudrait voir réuni plus souvent au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement.
Selon un sondage BVA publié ce matin, 56% des Français ont une bonne opinion de l'action de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UE. Mais désormais, le président français va devoir très vite se tourner vers la scène française, alors que se profile une profonde crise économique.
A partir du 1er janvier 2009, c'est la République tchèque (membre de l'Union européenne depuis mai 2004) qui assumera la présidence de l'UE pour six mois.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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