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Un sommet délicat entre Europe et Russie

Les dirigeants de l'Union Européenne rencontrent pour la première fois le nouveau président russe Dmitri Medvedev. Il s'agit de lancer des négociations, qui s'annoncent difficiles, sur un "partenariat stratégique".
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Grigory Dukor)

On pourrait croire qu'un sommet organisé en Sibérie (à Khanty-Mansiïsk) n'est pas le lieu idéal pour que se matérialise un "réchauffement" des relations entre Européens et Russes, sur ce dossier si particulier que sont les liens énergétiques.
_ Pourtant, l'arrivée récente du président Medvedev au Kremlin permet d'imaginer une amélioration des relations, après qu'elle se sont considérablement dégradées lorsque Vladimir Poutine était encore (officiellement) aux commandes. La Commission Européenne dit espérer "poser les fondations d'une relation plus constructive".

Toutefois, Bruxelles souhaite à présent observer la manière dont Medvedev veut mettre en oeuvre les priorités qu'il a lui-même définies. A savoir "moderniser l'économie, réduire le contrôle de l'Etat, rénover le système judiciaire ou reconnaître l'importance de la liberté de la presse".

Concrètement, un "nouveau partenariat stratégique" doit maintenant prendre forme, avec des négociations en ce sens qui débuteront le 4 juillet. Une source au Kremlin, aujourd'hui, a évoqué un accord pouvant "être prêt d'ici un an". Il faut savoir que le dernier partenariat avait été négocié en 1997, lorsque la Russie pansait encore les plaies de l'effondrement de l'URSS.

L'énergie, dossier crucial

Objet de conflits depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, la question des hydrocarbures est un point essentiel des relations entre les deux entités. Et plus précisément la dépendance importante des Européens envers les gaz et pétrole russes. L'Europe souhaite investir dans la production russe, mais ils veulent s'assurer que Moscou respectera correctement les principes de "réciprocité". 25% du gaz consommé en Europe vient de Russie.

Un autre sujet "chaud" concerne les tensions entre Moscou et la Géorgie, puisque le Kremlin est soupçonné de vouloir annexer la république séparatiste géorgienne d'Abkhazie. Au fil des années, la Géorgie a d'ailleurs plus ou moins "remplacé" l'Ukraine en tant que pays concerné, à intervalles réguliers, par des frictions avec la Russie. On se souvient encore des coupures de gaz faites par Gazprom à l'encontre de Kiev, qui avaient affecté indirectement la consommation en Europe occidentale.

Sans oublier, parmi d'autres sujets compliqués, la question commerciale avec les négociations pour l'entrée de Moscou à l'OMC, ou encore le statut du Kosovo. Autant de sujets qui font de ce sommet une étape sinon décisive, au moins nécessaire.

Matteu Maestracci avec agences

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