"Whirlpool a délocalisé, Whirlpool doit payer" : paroles de manifestants à Paris
Des salariés de l’usine d’Amiens ont manifesté mardi devant le siège social de Whirlpool, près de Paris. Un rassemblement est aussi prévu sur le Champs-de-Mars, où les manifestants espèrent la venue de candidats à la présidentielle.
Une délégation des salariés Whirlpool d'Amiens (Somme) a été reçue mardi 18 avril au siège de Whirlpool à La Défense (Hauts-de-Seine). Partis en bus d'Amiens, environ 150 salariés ont manifesté contre la délocalisation de leur usine, prévue le 1er juin 2018. Ils veulent aussi interpeller les candidats à la présidentielle sur leur situation, à cinq jours du premier tour de l'élection.
"Les sacrifices des salariés" mis en avant
Le numéro un mondial de l'électroménager a annoncé en janvier dernier la réorganisation de sa production de sèche-linge en Europe et son intention de délocaliser la production de l'usine d'Amiens en Pologne. Le site emploie 290 salariés inquiets pour leur avenir. Ils veulent au moins obtenir un plan social favorable. Frédéric Chantrelle, délégué CFDT, estime que l'entreprise doit assumer sa décision de produire en Pologne. "Whirlpool a décidé de délocaliser, Whirlpool doit payer", prévient-il.
On a fait des accords de compétitivité et des accords de flexibilité, sans licenciements. Et là, on délocalise parce que quatre personnes veulent encore gagner plus !
Frédéric Chantrelle, délégué CFDT chez Whirlpool
Frédéric Chantrelle, délégué CFDT, réclame en priorité "un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), une réparation des préjudices de tous les sacrifices que les salariés ont faits".
Les #Whirlpool #Amiens sont arrivés à la Défense et ça fait du bruit ! @franceinfo pic.twitter.com/kOc9UA99M3
— B.Illy (@BenjaminIlly) 18 avril 2017
Les candidats à la présidentielle attendus
L'objectif de la journée de mobilisation des salariés de Whirlpool, mardi, c'est aussi d'interpeller les onze candidats à la présidentielle. Depuis l'annonce de la délocalisation, aucun des prétendants à la fonction de président de la République ne s'est déplacé à Amiens. L'intersyndicale leur a écrit la semaine dernière pour les inviter à rencontrer les salariés sur le Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel. "S'ils veulent du monde dans les urnes, qu'ils se déplacent aujourd'hui", s'exclame Patrice Sinoquet de la CFDT du site picard. "Si on en est là, c'est quand même un peu grâce à eux. Ils ont cautionné des délocalisations, des multinationales", ajoute-t-il. Seule Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière à la présidentielle, a fait savoir qu'elle passerait peut-être les voir.
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