Festival d'Angoulême et SodaStream : des dessinateurs en colère
Cette année, ce ne sont pas les bulles de BD qui font parler
d'elles au festival d'Angoulême, mais celles de SodaStream, une marque
israélienne de boissons gazeuses. Le sponsor officiel de la 41e édition
du festival international de bande dessinée, qui a ouvert ses portes jeudi, n'est pas du goût de certains
dessinateurs.
Une usine en Cisjordanie
Dans leur ligne de mire : l'usine de fabrication de la multinationale,
implantée dans une colonie israélienne en Cisjordanie occupée et les conditions
de travail des ouvriers palestiniens.
"Nous, dessinatrices et dessinateurs de tous les pays,
sommes surpris, déçus et en colère de découvrir que SodaStream est un sponsor
officiel du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême ",
dénoncent les dessinateurs dans une lettre ouverte. Les signataires, dont font
partie l'Américain Joe Sacco, le Français Siné ou encore la Tunisienne Willis
From Tunis, réclament la rupture du partenariat entre le festival et "cette
entreprise honteuse ".
"Prise de position partisane "
Pour le délégué général du festival, Franck Bondoux, cette
fronde relève d'une "instrumentalisation" et une "prise de position
partisane" anti-israélienne. "500 travailleurs palestiniens
travaillent dans cette usine dans de bonnes conditions. Et cette entreprise n'a
jamais été condamnée en France ", défend-t-il.
SodaStream est bien connue des militants pour les droits des
Palestiniens, qui reprochent au fabricant de machines à gazéifier des boissons de "participer
à la colonisation israélienne ".
La pétition des dessinateurs a d'ailleurs été relayée par Boycott-Désinvestissement-Sanctions
(BDS), qui lutte contre l'implantation d'entreprises
israéliennes dans les territoires occupés.
Scarlett Johansson dans la polémique
Cette semaine, l'actrice américaine Scarlett
Johansson avait dû faire une croix sur son rôle d'ambassadrice pour l'ONG
britannique Oxfam, après avoir prêté son image à SodaStream.
Ironie du sort, le
spot publicitaire qui sera diffusé lors de la finale du Super Bowl a été
partiellement censuré... non pas sous la pression des pro-palestiniens mais parce
qu'il s'en prenait aux géants du soda Pepsi et Coca-Cola.
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