Vœux présidentiels, à chacun son style
Emmanuel Macron va se plier, pour la première fois ce dimanche 31 décembre, au traditionnel exercice des vœux aux Français. Une scénographie millimétrée, des mots étudiés, à chaque président un style et un message.
Toujours un peu les mêmes formules, les mêmes promesses, depuis près de 60 ans, les vœux présidentiels n'ont pas vraiment changé, même si chaque président a tenté de trouver un style. C'est le général de Gaulle qui, le premier, en 1960, fait entrer les caméras de télévision à l'Élysée. Les yeux dans les yeux des Français, des vœux classiques, en pleine guerre d'Algérie. "Rien n'annonce qu'elle se passera dans la quiétude, mais si l'univers est troublé, la France elle ne l'est pas", avait-il déclaré. Après lui, Georges Pompidou s'était prêté à l'exercice, avec un message assez simple : "Françaises, Français, voici le Nouvel An". 1974, Valéry Giscard d'Estaing bouleverse les codes. Des vœux innovants. Le jeune président tutoie l'année qui commence : "Adieu donc 1974, et salut à toi 1975". L'année suivante, mise en scène toujours plus soignée au coin du feu, son épouse à ses côtés.
Des vœux en direct
1981, année du changement, mais pour les vœux, retour à la tradition, avec François Mitterrand dans la posture, et au bureau. Premiers vœux décentralisés sept ans plus tard à Strasbourg. Le drapeau européen fait son apparition. 1997, Jacques Chirac invente les vœux debout, derrière un pupitre, comme dans un meeting. Pour essayer de gagner en naturel, Nicolas Sarkozy tentera lui de faire ses premiers vœux présidentiels en direct, avec prompteur. Sur le fond, des annonces parfois, des bilans souvent et des promesses toujours, pour résoudre le chômage. "Toutes nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage", avait lancé François Hollande. Des vœux marquants, il y en eut peu. Les derniers de Georges Pompidou en 73, presque méconnaissable, trois mois avant sa mort, et ceux en 95 de Mitterrand, rongé par la maladie, presque mystiques : "Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas", une formule passée à la postérité, la seule peut-être, parmi 58 messages de vœux présidentiels.
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