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Financement climat : les 62 milliards de la discorde

Les pays appartenant au Groupe Basic ont contesté l'évaluation de 62 milliards de dollars réalisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) concernant le financement climat. A Paris, ils plaident pour une méthode de calcul concertée et transparente à l'avenir sur cette délicate question.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Billets en dollars et en euros. Cliché pris le 29 septembre 2015. (JAUBERT / ONLY FRANCE)

«Les chiffres comptabilisés ne sont pas les bons !», a lancé le 8 décembre 2015 le ministre indien de l'Environnement et des Forêts Prakash Javadekar, en réponse à une question sur l’évaluation de 62 milliards de dollars faite par l’Organisation de coopération et de développement économiques lors d'une conférence de presse réunissant les pays du Groupe Basic (Afrique du Sud, Brésil, Chine et Inde). Dans la perspective des 100 milliards de dollards promis en 2009 par le Nord aux pays du Sud pour les aider à faire face au réchauffement climatique à partir de 2020, l'OCDE, qui réunit en majorité les nations industrialisées, estime en effet que le financement climat a atteint 62 milliards de dollars en 2014. 

Trouver une méthodologie comptable validée par toutes les parties de la Convention climat 
«Nous sommes d'accord que le financement peut provenir de différentes sources (…). L'OCDE a comptabilisé ce qui avait été déjà affecté au financement climat. Son rapport indique que 62 milliards de dollars auraient été réunis (en 2014). La réalité est que toutes les parties présentes (à la conférence de Paris),196, n'ont pas été associées à la mise en place de la philosophie qui a prévalu à ce calcul (…). Les parties doivent se mettre d'accord sur une méthodologie», a déclaré le 8 décembre 2015 la ministre sud-africaine de l'Environnement, Edna Bomo Molewa. Et de conclure: «Cette COP doit mettre en place au moins un mécanisme qui permet de déterminer ce qui doit être pris en compte dans ce type de calcul. Aujourd'hui, il est difficile de le dire parce que la méthodologie n'a pas été collectivement discutée.» 

A l'instar de son homologue chinois Xie Zhenhua (représentant spécial sur le climat pour la Chine), Izabella Teixera, ministre brésilienne de l'Environnement, a mis en avant la «transparence» qui doit prévaloir dans ce processus comptable. «Le rapport de l'OCDE n'est pas transparent en ce qui concerne les chiffres», notait le 8 décembre 2015 Harjeet Singh, de l'ONG Action Aid, membre de la coalition de la société civile Climate Action Network International.

Depuis sa publication en octobre 2015, l'estimation de l'OCDE est contestée à cause des éléments pris en compte, notamment les prêts. Pour les pays en voie de développement, le financement climat ne doit pas être inclus dans l'aide au développement. La question financière demeure un point sensible des négociations en cours à la COP21. 

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