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Ce qu'il faut retenir du sommet (très tendu) du G20 à Hambourg

Les discussions ont été tendues lors de ce sommet, marqué par la première rencontre Trump-Poutine et de violentes manifestations dans les rues de Hambourg.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les dirigeants du G20 posent pour une photo de famille, le 7 juillet 2017 à Hambourg (Allemagne). (MICHELE TANTUSSI / ANADOLU AGENCY / AFP)

Pendant deux jours, vendredi 7 et samedi 8 juillet, les dirigeants des 20 pays les plus puissants de la planète se sont retrouvés à Hambourg (Allemagne) pour un sommet explosif, tant dans l'enceinte du palais des congrès où se déroulaient les réunions que dans les rues de la ville, théâtre de manifestations violentes. Franceinfo revient sur les principaux faits marquants de ce G20.

Paris annonce un nouveau sommet sur le climat

Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait réunir, le 12 décembre, un "sommet d'étape" sur la lutte contre le réchauffement climatique, deux ans jour pour jour après l'accord de Paris. Cette réunion, dont il n'a pas précisé la localisation, mais qui se tiendra en France, visera à "mobiliser les financements privés et publics" promis en décembre 2015 et à "identifier les projets" concrets qui devront être soutenus. Le président français a, dans le même temps, affirmé ne pas avoir perdu espoir de "convaincre" son homologue américain, Donald Trump, de réintégrer l'accord de Paris.

Le climat a été l'un des sujets les plus débattus pendant ces deux jours. Le communiqué final souligne l'isolement des Etats-Unis sur ce sujet, les 19 autres pays considérant l'accord de Paris comme "irréversible". Toutefois, Donald Trump a obtenu le feu vert des membres du G20 pour mener une politique visant à aider d'autres pays à "avoir accès et à utiliser des énergies fossiles". Une voie à contre-courant de l'objectif de l'ONU d'une économie moins gourmande en carbone, qui vise notamment à permettre aux Etats-Unis de vendre leur gaz de schiste.

Une ambiance cordiale mais ferme entre Trump et Poutine

La première rencontre entre les deux dirigeants était très attendue. Donald Trump et Vladimir Poutine ont fait le pari d'une relance des relations bilatérales en tentant de mettre à plat leurs contentieux. Leurs échanges, qui ont duré 2h15, ont été "très vigoureux" mais ont révélé "une alchimie positive", a assuré le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. De son côté, Vladimir Poutine a estimé que "des relations personnelles ont été établies" et des "bases jetées" en vue d'une détente américano-russe.

Vladimir Poutine et Donald Trump, le 7 juillet 2017 lors du G20 à Hambourg (Allemagne). (SAUL LOEB / AFP)

Un sujet continue toutefois d'empoisonner les relations entre les deux pays. Selon Moscou, Donald Trump a fini par "accepter" les dénégations russes sur les accusations de sabotage en coulisses de la campagne d'Hillary Clinton pendant la présidentielle américaine. Mais l'ambassadrice américaine à l'ONU raconte la scène différemment, dans une interview à CNN. Donald Trump "a confronté le président Poutine, il en a fait le premier sujet abordé. (...)  Il voulait le regarder dans les yeux, lui faire savoir que (...) 'nous savons que vous avez interféré dans nos élections, oui, nous savons que vous l'avez fait, et arrêtez'", relate Nikki Haley.

Un compromis trouvé sur le protectionnisme

En matière commerciale, le président américain inquiète depuis des mois ses principaux partenaires par ses velléités protectionnistes, illustrées par son slogan permanent sur "l'Amérique d'abord". Si les Etats-Unis ont finalement accepté de se rallier, dans la déclaration finale, à une condamnation du "protectionnisme", le G20 a reconnu pour la première fois le droit, pour les pays victimes de dumping, de recourir à "des instruments légitimes de défense commerciale".

Cette formulation n'est pas pour déplaire à la France et à Emmanuel Macron, qui plaide pour une "Europe qui protège", notamment à l'égard de la Chine. "Cela reflète assez bien la position qu'on défend, lutte contre le protectionnisme et lutte contre le dumping, c'est une position qui nous va bien", résume une source proche de la présidence française.

Des scènes de chaos dans les rues de Hambourg

A l'extérieur des salles de réunion, le sommet a été le théâtre de violents affrontements pendant plusieurs jours, qui ont fait des dizaines de blessés. De nouveaux heurts ont éclaté dimanche matin, après la fin du sommet. Des manifestants ont notamment incendié des véhicules avant d'être repoussés par la police, à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau.

  (OMER MESSINGER / NURPHOTO)

La police a annoncé de nouveaux blessés dans ses rangs et de nouvelles arrestations. Samedi, le dernier bilan donné par la police faisait état de 213 policiers blessés depuis jeudi et de 143 personnes interpellées. Le nombre des manifestants blessés n'est pas connu avec précision.

Certains quartiers de Hambourg offrent un spectacle de désolation, avec voitures calcinées et restes de barricades. La chancelière allemande fait l'objet de vives critiques dans son pays, où il lui est reproché d'avoir organisé un tel sommet en plein centre-ville. "A Hambourg, l'Etat a échoué", assènait samedi le journal Bild, le plus lu d'Allemagne, ajoutant que "cette débâcle est aussi sa débâcle".

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