Échec des négociations au G20 : Christophe Béchu dénonce "le décalage insupportable avec la réalité" du dérèglement climatique
Alors que les ministres de l'Environnement du G20 ne sont pas parvenus à trouver un accord vendredi 28 juillet sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour faire face au changement climatique, le ministre français de la Transition écologique Christophe Béchu dénonce mardi 1er août sur France Inter le "décalage insupportable avec la réalité et avec ce que disent les scientifiques du Giec" (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). "On sent que pour une partie de ces pays, l'enjeu ce n'était pas seulement de ne pas arriver à un accord, mais qu'il n'y ait plus de G20 consacré aux questions climatiques, comme si [pour eux] 'le climat ça commence à bien faire", se désole Christophe Béchu.
Le ministre de la Transition écologique fait part de son "sentiment d'amertume, presque d'écœurement devant l'impossibilité de se mettre d'accord à 20 pays quand on voit ce qui se passe dans le monde réel". Il évoque notamment "les records de température" et "les méga feux au Canada". "On ne peut pas juste détourner le regard quand ça arrange certains", exhorte-t-il.
Christophe Béchu critique le "blocage [mené] par certains pays qui refusent de parler ouvertement de charbon, de la fin de l'énergie fossile ou de pic d'émissions [de gaz à effet de serre] ou qui s'abritent derrière des arguments de mauvaise foi ou derrière des prétextes pour diluer, retarder ou ajouter une virgule". Il pointe tout particulièrement du doigt l'attitude la Russie, de la Chine et de l'Arabie Saoudite. Le ministre déplore "des refus parce que ces pays sont eux-mêmes fortement producteurs ou qu'ils ont des stratégies de désalignement pour essayer d'éviter qu'on ait des consensus internationaux".
Cette réunion des ministres de l'Environnement du G20 a tout de même débouché sur "une seule bonne nouvelle", salue Christophe Béchu. Il assure que "sur la partie biodiversité, de la lutte contre la pollution plastique, on a des conclusions inédites avec une prise de conscience de la nécessité de se mobiliser qui n'existait pas auparavant".
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