Gilles Le Guen, djihadiste présumé, devant la justice
Turban noir sur la tête, vêtu d'une longue djellaba beige, Gilles Le Guen alias Abdel Jelil, se fait connaître à l'automne 2012 dans une vidéo postée sur Internet, un fusil à côté de lui. Le quinquagénaire y évoque sa conversion. "D'origine française, je vis à Tombouctou depuis deux ans avec ma femme et mes cinq enfants. Depuis 30 ans, j'ai fait mon chemin dans l'islam… Etant officier de marchande entre 25 et 40 ans, j'ai été confronté au commerce et à la politique internationale ".
Il dénonce pêle-mêle le monde et ses dirigeants qui obéissent à l'économie de marché internationale et met en garde la France contre une intervention militaire au Mali. Les groupes d'Aqmi ont déjà mis la main sur le nord du pays et le discours de l'ancien marin breton interpelle les services secrets français. Gilles Le Guen sera arrêté quelques mois plus tard, rapatrié en France et mis en examen. A l'époque, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait parlé d'une "dérive individuelle de fanatisme". L'itinéraire de ce breton intrigue en tout cas ceux qui l'ont croisé et a souvent été décrit comme atypique.
Un engagement sujet à caution
S'il a été vu aux cotés de combattants selon le contre-espionnage, son engagement semble sujet à caution. Au Mali, l'ancien marin aurait même été soupçonné d'être un espion à la solde des Français. Au contraire, pour notre confrère de RFI Serge Daniel, qui l'a rencontré, il ressemblait plutôt à un simple berger, qui élève quelques chèvres. Gilles Le Guen aura lui deux jours pour s'expliquer devant le tribunal.
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