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Grâce accordée à un pédophile au Maroc : le roi demande une enquête

Le roi du Maroc Mohammed VI a demandé dimanche une enquête "approfondie pour déterminer les responsabilités et les erreurs qui ont conduit à cette regrettable libération". Vendredi, plusieurs milliers de personnes avaient exprimé leur colère après la grâce accordée à un pédophile espagnol multirécidiviste.
Article rédigé par Julien Pasqualini
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Si la classe politique marocaine a tout d'abord choisi de faire profil bas après les manifestations vendredi contre la libération d'un pédophile espagnol, le roi Mohammed VI s'est enfin décidé à réagir dimanche.

"Une regrettable libération "

Le souverain marocain a déclaré ignorer la gravité des faits pour lesquels l'homme en question avait été condamné, et a exigé l'ouverture d'une enquête qui devra selon lui déterminer "les responsabilités et les points de défaillance qui ont pu mener à cette regrettable libération " du pédophile espagnol.

Le palais royal a également indiqué que cette enquête devrait permettre "d'identifier le ou les responsables de cette  négligence afin de prendre les sanctions nécessaires" . Le ministère de la Justice devrait "proposer des mesures de nature à  verrouiller les conditions d'octroi de la grâce ".

En dehors de ces déclarations royales, les politiques marocains sont restés majoritairement silencieux. Le Parti socialiste unifié (PSU, opposition de gauche) est le seul à avoir appelé à la suppression du droit de grâce.

Scandale chez les marocains

Vendredi, des dizaines de manifestants s'étaient réunis au Maroc, protestant contre la grâce royale accordée à un pédophile espagnol. Plusieurs dizaines de personnes avaient été blessées, dont des journalistes pris pour cible par des forces de l'ordre au cours d'une mobilisation à Rabat.

Le rassemblement visait à protester contre la décision du roi Mohammed VI, mardi dernier, de grâcier un pédophile espagnol, condamné en 2011 par la justice marocaine à 30 ans de prison pour des viols sur onze mineurs. Cet homme, qui aurait déjà quitté le pays, faisait partie d'une liste d'une cinquantaine de prisonniers espagnols grâciés au nom de "l'excellence des relations entre les deux royaumes ", d'après des médias officiels.

Omar Brousky, journaliste pour l'AFP au Maroc, estime que c'est la première fois que les Marocains manifestent leur colère contre une décision royale. Selon lui, l'affaire du violeur espagnol, qui avait agressé et filmé 11 enfants, avait touché les citoyens "au plus profond d'eux mêmes ".

Les réseaux sociaux s'emparent de l'affaire

Des appels ont d'ores et déjà été lancés sur les réseaux sociaux pour
de nouveaux sit-in mardi et mercredi, à Casablanca, la capitale économique, et à Rabat. Plusieurs pages ont été crées, notamment sur Facebook.

Un rassemblement a eu lieu samedi à Paris, devant l'ambassade du Maroc.

La presse électronique et les réseaux sociaux se sont fait l'écho de l'indignation de nombreux Marocains, déjà échaudés par plusieurs récentes affaires de pédophilie dans le royaume.

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