Grèce : les touristes chassent les habitants
La Grèce accueillera cette année 32 millions de visiteurs. Leur présence et leurs dépenses assurent 20% du PIB. Mais il y a une contrepartie : les loyers, qui explosent et des ressources naturelles surexploitées.
Mykonos (Grèce), 10 000 habitants l'hiver, et 2 millions de touristes par an. Un paradis devenu inaccessible pour ceux qui y vivent à l'année. Gorgeos Barkas est pompier à Athènes ; l'été, il vient ici en renfort : "C'est une île super, un endroit magique, qui vous ensorcèle". Mais pour un fonctionnaire comme lui, qui gagne 900 € par mois, pas facile de joindre les deux bouts : "La vie est chère ici, rien que pour se nourrir, il faut compter minimum 600 € par mois". Au paradis des touristes, les fonctionnaires ont la vie dure.
Une prime de 100 €
Kostas Rampalakos en sait quelque chose. Cela fait dix ans que ce prof de maths vit sur l'île. Chaque année, il voit des collègues refuser leur mutation à Mykonos : trop cher pour se loger. Sur le chemin qui nous conduit chez lui, il nous explique que toutes les maisons sont louées à des touristes. "Ici, tout le monde est devenu hôtelier. Les gens ne veulent plus louer à l'année à des fonctionnaires, ça leur rapport tellement plus de faire des locations de courte durée", explique-t-il.
Mais Kostas a de la chance ; son épouse est originaire de l'île, il profite de la maison de famille. Et pour arrondir leurs fins de mois, eux aussi louent le premier étage à des touristes. Ils contribuent ainsi, sans le faire exprès, à l'augmentation des prix du logement pour ceux qui viennent travailler ici. Une prime de 100 € a été mise en place pour dédommager ceux qui viennent ici à l'année, comme les professeurs, dans l'espoir de susciter des vocations.
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