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Guantanamo : le gouvernement américain défend l'alimentation forcée

Fin du premier procès sur les conditions de confinement à Guantanamo et la très contestée alimentation forcée pour nourrir les détenus en grève de la faim. Une méthode jugée "fiable" et "confortable" par les représentants du gouvernement américain.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (L'alimentation forcée à Guantanamo est dénoncée par les organisations humanitaires © REUTERS)

C'est avec la projection à huis clos de trois heures de vidéos classifiées - qui pourraient être rendues publiques - montrant l'alimentation forcée d'un prisonnier que s'est achevé ce procès.  Des vidéos "difficiles à regarder", selon Eric Lewis, l'un des avocats, où l'on voit notamment l'intervention de l'"équipe d'extraction de force des cellules", des soldats munis d'une matraque et d'un bouclier anti-crachats. Ils vont alors attacher le détenu sur une "chaise de contention" avec "si besoin, un masque anti-crachats sur (son) visage pour l'empêcher de cracher sur les gardiens ou les infirmiers". "C'est la méthode la plus fiable ", a déclaré le représentant du gouvernement. 

Une chaise "capitonnée et confortable" selon un ancien commandant

"La chaise de contention n'a jamais été prévue pour punir les détenus ou pour se venger, mais pour assurer la sécurité des gardiens, des personnels médicaux et des détenus" explique le colonel John Bogdan, ancien commandant de la prison. Pour lui, cette chaise est "capitonnée et confortable, comme une chaise normale". Et il précise que le détenu peut choisir "le parfum de la substance nutritive: noix de pécan, chocolat, vanille, fraise", les bonbons qu'il pourra ensuite sucer, ou encore le lubrifiant pour faciliter l'insertion de la sonde du nez jusqu'à l'estomac.

A LIRE AUSSI ►►► Barack Obama veut toujours fermer Guantanamo : "Je vais m'y remettre"  "Est-ce donc là ce que nous sommes? Est-ce là l'Amérique que nous voulons léguer à nos enfants? Notre sens de la justice est plus fort que ça" avait déclaré Barack Obama en mai 2013 alors que beaucoup de détenus étaient en grève de la faim. Il avait aussi promis - et à de multiples reprises - de fermer ce camp de détention militaire de haute sécurité situé dans le sud-est de Cuba et où sont internés des militants et combattants islamistes.

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