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Haïti célébrait mardi la mémoire des victimes du séisme un an jour pour jour après le séisme du 12 janvier 2010

Le séisme qui a frappé Haïti a fait, en vingt secondes, 316.000 morts et 350.000 blessés, selon le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive. Près de deux millions d'Haïtiens n'ont plus de toit, soit 15% de la population.Le président René Préval a posé mercredi la première pierre d'un mémorial qui sera érigé en face du palais présidentiel.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le cimetière Saint-Christophe où des milliers de victimes du tremblement de terre du 12 Janvier 2010 sont enterrés (AFP PHOTO/Hector RETAMAL)

Le séisme qui a frappé Haïti a fait, en vingt secondes, 316.000 morts et 350.000 blessés, selon le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive. Près de deux millions d'Haïtiens n'ont plus de toit, soit 15% de la population.

Le président René Préval a posé mercredi la première pierre d'un mémorial qui sera érigé en face du palais présidentiel.

Le chef de l'Etat, vêtu d'un costume sombre, a assisté à une cérémonie du souvenir en compagnie de plusieurs membres du gouvernement et de l'ex-président américain Bill Clinton, très impliqué dans la reconstruction d'Haïti. "Ce malheur doit nous réunir ensemble pour reconstruire Haïti ", a dit M. Préval, visiblement ému, et appelant les Haïtiens à rester solidaires.

L'ambiance était au recueillement, bien avant la minute de silence qui doit être respectée à 16H53 précises (22H53 à Paris), à l'heure exacte où le séisme de magnitude 7 a fait trembler la terre. Des messes du souvenir devaient être célébrées. L'anniversaire du séisme devait être célébré également hors des frontières du pays, comme à Miami où vit une importante communauté haïtienne et où une fresque murale doit être inaugurée.

A la veille de ces cérémonies, le président René Préval a déposé une couronne de fleurs devant les milliers de croix noires plantées sur une colline aride au nord de Port-au-Prince où furent enterrés à la hâte des dizaines de milliers de corps broyés ou mutilés par le séisme.

Plusieurs personnalités ont exhorté mardi la communauté internationale à ne pas abandonner Haïti, à l'instar du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui l'a appelée à "redoubler d'efforts". L'ancien président américain Bill Clinton, très impliqué dans les efforts de reconstruction et venu participer aux cérémonies, s'est dit "irrité" par la lenteur de la reconstruction, et Barack Obama a plaidé pour un soutien "solide et à long terme".

La dure vie dans les camps
810.000 déplacés vivent encore dans 1150 camps à Port-au-Prince et en province, selon l'Organisation internationale pour les migrations. 1,35 million d'Haïtiens étaient encore dans les camps en septembre dernier, selon l'OIM. Ils ont commencé à les quitter ces derniers mois, pour diverses raisons. L'aide internationale à la reconstruction de maisons a bénéficié à 200.000 d'entre eux, selon l'OIM.

Amnesty International a dénoncé dans un rapport du 6 janvier les conditions de vie "épouvantables" dans les camps, et notamment les "risques de viols et de violences sexuelles" encourus par les femmes.

Un an après la catastrophe, la reconstruction piétine et le choléra n'a fait qu'ajouter aux malheurs du pays. L'épidémie a fait plus de 3400 morts depuis la mi-octobre.

Le 12 janvier, 16h53
Alors que les enfants quittaient leurs écoles, à 16h53, une longue et terrible secousse de magnitude 7 a ébranlé le pays le plus pauvre d'Amérique. Il s'agit de la pire catastrophe naturelle des 30 dernières années.

Bilan: plus de 220.000 morts, 300.000 blessés, dont des milliers d'amputés. Un million et demi de sans-abri. Un Etat anéanti. 120% du PIB national parti en fumée.

La route de la reconstruction sera longue
L'aide internationale afflue et, en mars, une conférence internationale lève 10 milliards de dollars à New York. Mais, sur le terrain, la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti, chargée de gérer les fonds et de coordonner les projets d'aide, peine à se mettre au travail.

Port-au-Prince ressemble toujours à un grand camp de réfugiés, s'alarme Amnesty International. Une certaine cacophonie paralyse les projets, organisés par plus de mille associations sur place. "Haïti est une république d'ONG", ne cesse de répéter le chef de la mission de l'ONU, Edmond Mulet.

Un an après le séisme, "seuls 5% des décombres ont été dégagés", ce qui bloque les projets de construction de logements temporaire, déplore Oxfam. Citant l'Onu, l'organisation humanitaire rappelle que seuls 42% de l'aide promise pour 2010 a été donnée. Dans un rapport publié début janvier, Oxfam pointe la paralysie du processus, qu'il impute à un défaut de gouvernance, tant au sein du gouvernement haïtien que de la communauté internationale.

Pour ne rien arranger, Haïti traverse une période de tensions politiques après le premier tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre. Des partisans du chanteur Michel Martelly ont contesté les résultats alors que leur candidat est arrivé troisième, juste derrière le candidat du pouvoir, Jude Célestin. La divulgation des résultats définitifs a été suspendue et on ignore quand le deuxième tour, prévu pour le 16 janvier, pourra avoir lieu.

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