Haïti : six ans après, l'ONU admet son "implication" dans l'épidémie de choléra
Pour les experts médicaux, cela ne fait aucun doute : le choléra a été importé en Haïti en 2010 par des casques bleus népalais, dont les latrines se déversaient dans une rivière. Avant 2010, le dernier cas de choléra dans le pays remontait à 1960. Malgré les preuves, l’ONU avait toujours nié son implication jusqu'à cette déclaration d’un porte-parole reconnaissant “l’implication” des Nations unies dans le déclenchement de l’épidémie qui continue de sévir.
"Au cours de l'année écoulée, l'ONU a acquis la conviction qu'il est nécessaire de faire beaucoup plus en ce qui concerne sa propre implication dans le foyer initial et les souffrances des personnes touchées par le choléra" en Haïti, a confirmé jeudi à l'AFP le porte-parole adjoint des Nations unies, Farhan Haq
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Révélé par le New York Times, cet aveu inattendu survient alors qu’un rapport interne, rédigé par un professeur de droit reconnu, fustige de manière cinglante la réaction “moralement inadmissible, légalement indéfendable et politiquement suicidaire” de l’ONU vis-à-vis de l’épidémie de choléra.
L'ONU fait jouer son immunité diplomatique
Pour des millions d’Haïtiens, et en particulier les centaines de milliers de personnes touchées par la maladie, ce changement de cap est une victoire. Mais une victoire en demi-teinte car si l’ONU reconnaît son implication, elle ne va pas jusqu’à reconnaître être à l’origine de l’épidémie et continue de brandir son immunité diplomatique pour échapper aux poursuites et aux demandes de réparations.
Depuis 2011, plusieurs plaintes ont été déposées à New York par les familles de victimes, qui réclament 40 milliards de dollars de dédommagement. Mais l’ONU a toujours refusé de se présenter au tribunal.
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