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Inde : une visite controversée d'eurodéputés d'extrême droite au Cachemire

L'eurodéputé du Rassemblement national, Thierry Mariani, assure que le but n'est pas d'interférer dans la politique interne de l'Inde.

Article rédigé par Julie Pietri
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le député européen Thierry Mariani, lors d'un meeting à Metz, le 1er mai 2019. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Une vingtaine de députés européens (22 exactement), la plupart issus de l'extrême droite, dont cinq membres du Rassemblement national, sont de retour d'une visite au Cachemire, en Inde. Ils ont été escortés par le gouvernement du nationaliste hindou Narendra Modi, qui a privé récemment cette zone "poudrière" frontalière du Pakistan, à majorité musulmane, de son statut spécial qui lui conférait une certaine autonomie. Un gouvernement qui mène par ailleurs une politique d'exclusion des musulmans, notamment sur la question de la citoyenneté et sur le rejet des réfugiés Rohingyas qui fuient les persécutions en Birmanie.

Les eurodéputés ont passé une journée et demie sur place. Une zone verrouillée par le gouvernement indien, ou ni journalistes ni opposants politiques ne peuvent se rendre. Au Cachemire, la plupart des responsables locaux sont en détention et les habitants, pour la plupart musulmans, subissent restrictions de circulation et coupures de téléphones et d'internet, officiellement pour lutter contre les rebelles séparatistes.

Thierry Mariani parmi les Français invités

Le député européen Thierry Mariani, membre du Rassemblement national, déjà passé en visite en Afghanistan ou en Syrie, dit être là sur invitation d'un groupe de réflexion indien. Il affirme ne pas vouloir interférer dans la politique interne de l'Inde, même s'il a rencontré le Premier ministre Narendra Modi. "Moi, ce qui m'intéresse, c'est la sécurité de mon pays", indique Thierry Mariani.

La crainte de beaucoup, c'est que le Cachemire devienne, après la Syrie, le nouveau foyer du terrorisme international.

Thierry Mariani

à franceinfo

"Je n'ai pas envie qu'on retrouve des combattants éventuellement européens au Cachemire, qui préparent et accomplissent des attentats ailleurs dans le monde, et notamment en France et en Europe", affirme Thierry Mariani.

Des heurts en marge de la visite

Sur place, la visite de ces députés européens issus du Rassemblement national, mais aussi de la Ligue italienne ou du parti polonais Droit et Justice (PiS) a choqué et provoqué des heurts. Une quarantaine d'affrontements ont eu lieu entre la police et des manifestants en plusieurs endroits de la vallée de Srinagar. L'ancienne première ministre de l'État du Cachemire, aujourd'hui assigné à résidence, se demande notamment sur son compte Twitter comment le gouvernement peut "escorter des islamophobes dans cette zone où 9 millions d'habitants vivent opprimés".

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