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Inde : en proposant à un violeur présumé d'épouser sa victime, le président de la Cour suprême suscite l'indignation

Cette proposition a aussitôt suscité une levée de boucliers parmi les défenseurs des droits des femmes, qui ont rédigé une lettre ouverte appelant à la démission du juge Bobde. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de la cour suprême indienne, Sharad Arvind Bobde, lors d'une interview avec le "Times of India", le 28 octobre 2019.  (RANJIT DESHMUKH / THE TIMES OF INDIA / AFP)

Plus de 5 000 personnes exigent sa démission. Le président de la Cour suprême de l'Inde, le juge Sharad Arvind Bobde, a suscité l'indignation après avoir offert à un technicien du gouvernement, accusé d'avoir violé une écolière, d'épouser sa victime pour échapper à la prison, rapportent des défenseurs des droits des femmes, mercredi 3 mars. "Si vous voulez l'épouser, nous pouvons vous y aider. Sinon, vous perdez votre emploi et allez en prison", avait déclaré le juge lundi, en examinant une requête de mise en liberté sous caution du suspect. 

Cette proposition a aussitôt suscité une levée de boucliers parmi les défenseurs des droits des femmes, qui ont rédigé une lettre ouverte appelant à la démission du juge Bobde, signée par plus de 5 200 personnes, selon la défenseure des droits des femmes, Vani Subramanian. "En suggérant que ce violeur épouse la victime-survivante, vous, le juge en chef de l'Inde, avez cherché à [la] condamner à une vie de viol en la livrant au bourreau qui l'a conduite a essayer de mettre fin à ses jours", peut-on lire dans la lettre ouverte adressée au juge Bobde.

Pour la reconnaissance du viol conjugal

Les victimes d'agressions sexuelles sont régulièrement soumises à un traitement sexiste de la part de la police et des tribunaux du pays, qui n'hésitent pas à les encourager à épouser leurs agresseurs dans le cadre de solutions dites de compromis. Et pour cause, le viol conjugal n'est pas reconnu comme un crime en Inde.

Ainsi, la lettre ouverte fait également mention d'une autre audience le même jour pour une affaire de viol conjugal, dans laquelle le juge Bobde demandait si cette qualification était admissible au sein du mariage : "Le mari est peut-être un homme brutal, mais pouvez-vous qualifier de viol l'acte de relations sexuelles entre un homme et une femme légalement mariés ?"

"Ce commentaire autorise non seulement toute forme de violence sexuelle, physique et mentale de la part du mari, mais il normalise aussi la torture que les femmes indiennes subissent depuis des années dans le cadre de leur mariage sans aucun recours légal", poursuit la lettre. Le juge Bobde n'y a pour l'instant pas répondu. 

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