Viol en Inde : "J'ai essayé de lutter", puis "je les ai suppliés de la laisser"
Le petit ami de l'étudiante violée évoque la "cruauté" des agresseurs, dans un entretien à l'AFP.
"Je tremble de douleur", a confié à l'AFP, vendredi 4 janvier, le petit ami de l'étudiante violée dans un autobus à New Delhi et décédée à l'hôpital, des suites de cette agression qui a profondément choqué le pays. "Que puis-je dire ? On ne devrait plus jamais voir la cruauté que j'ai vue. J'ai essayé de lutter contre les hommes mais après je les ai suppliés encore et encore de la laisser", a confié le jeune homme de 28 ans, dans un entretien par téléphone depuis Gorakhpur, une ville de l'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde. Francetv info revient sur le récit édifiant du jeune homme.
L'agression dans l'autobus
Alors qu'il sort du cinéma, le 16 décembre dernier, et après avoir essuyé plusieurs refus de rickshaws (vélos-taxis), le couple monte à bord d'un autobus, habituellement destiné au ramassage scolaire. Le véhicule est occupé par un groupe d'hommes pour une virée dans la capitale fédérale."Je n'avais pas confiance en montant dans le bus mais mon amie était en retard, alors on est montés. Ce fut ma plus grosse erreur et après ça, tout a dérapé", se souvient le jeune homme.
Le chauffeur fait alors des remarques obscènes et ses comparses se joignent à lui pour railler le couple. Lorsqu'ils veulent descendre du véhicule, les agresseurs en verrouillent les portes. "Ils m'ont battu avec un court bâton et ont traîné mon amie jusqu'à un siège près de la cabine du chauffeur", raconte le petit ami de la victime, qui souffre notamment d'une fracture à la jambe.
Un calvaire qui dure près d'une heure
Après cela, "le chauffeur et les autres hommes ont violé mon amie et l'ont battue de la pire façon sur les parties les plus intimes de son corps". "Je ne peux pas vous dire ce que je ressens lorsque j'y pense. Je tremble de douleur." Le calvaire des deux jeunes gens a duré près d'une heure, raconte-t-il.
Jetés hors du bus
Le couple est ensuite jeté hors du véhicule. "Un passant nous a trouvés après l'attaque mais il n'a même pas donné sa veste à mon amie", dont les vêtements avaient été arrachés. "On a attendu que la police viennent nous sauver", déclare-t-il. Sa petite amie est ensuite transportée à l'hôpital, dans un état grave.
Le jeune homme se plaint d'avoir été méprisé par la police
Mais selon lui, les forces de l'ordre n'ont pas eu conscience de ses propres blessures, ni de son traumatisme psychologique. "J'ai été traité comme un objet par la police (...). Ils voulaient résoudre l'affaire avant même qu'on me donne le bon traitement. Personne n'a été témoin du traumatisme que j'ai subi", dénonce-t-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.