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Irak : au cœur de la bataille de Fallouja

Les forces irakiennes ont chassé les djihadistes du centre de Fallouja, ville à l'ouest de Bagdad tenue depuis deux ans par le groupe Etat islamique. L'offensive a duré quatre semaines. Les djihadistes, qui se sont réfugiés dans le nord de la ville, ont opposé une résistance farouche. Notre envoyé spécial en Irak, Omar Ouahmane, a vécu la bataille de Fallouja au plus près de la ligne de front.
Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Il a fallu près d’un mois aux forces irakiennes pour atteindre le coeur de la ville de Fallouja, à 50 km à l’ouest de Bagdad, et pour prendre le contrôle de la mairie qui est le principal Quartier Général du gouvernement. L’événement est majeur mais ne signifie pas pour autant que la ville est totalement reconquise contrairement aux déclarations d’Haïder al-Abadi.

Le Premier ministre irakien a proclamé la victoire de l’armée irakienne, mais au moins sept quartiers du nord de Fallouja seraient toujours contrôlés par les djihadistes. Il resterait également des poches de Daech dans le sud. Les combattants du groupe Etat islamique ont également perdu le contrôle de l’hôpital qui était l’une de ses principales bases, signe que la fin est proche.

Reportage d'Omar Ouahmane sur la ligne de front à Fallouja

Plusieurs milliers d'habitants toujours pris au piège

Les djihadistes, que l’on estime à quelques centaines à Fallouja, n’ont aucune chance de s’en sortir vivants à moins que l’armée irakienne ne laisse les derniers récalcitrants sortir par un corridor. Pour l'armée irakienne ce serait un moyen d’éviter des pertes dans ses rangs mais aussi parmi les civils : ils seraient encore plusieurs milliers pris au piège au milieu des combats.

Après avoir hissé le drapeau irakien, les commandos d’élite, soutenus par les avions de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, poursuivent leur avancée avec prudence. Le danger vient des nombreuses mines et engins explosifs placés par les djihadistes.

Les ONG craignent une catastrophe humanitaire

Fallouja comptait plus de 300.000 habitants avant l’arrivée des djihadistes en janvier 2014 mais, depuis, des dizaines de milliers de personnes ont fui la tyrannie des islamistes ultra radicaux d'une part et les bombardements de l’armée irakienne d'autre part. Selon l’OIM, l’Organisation Internationale pour les Migrations, les affrontements de ces derniers jours ont déplacé près de 80.000 personnes. 

L'OIM s'attend à l’arrivée prochaine de plusieurs dizaines de milliers d’autres civils dans des camps déjà saturés. Les autorités irakiennes ont prévu la construction de nouvelles installations mais ne semblent pas en mesure de faire face. Les ONG sont très inquiètes et n’hésitent pas à parler de catastrophe humanitaire.

La chute de Fallouja serait l’un des revers les plus importants essuyés par  les djihadistes depuis la proclamation du califat islamique il y a deux ans. La "cité des mosquées" est la première ville conquise par les djihadistes en Irak en janvier 2014.

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