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Iran: des manifestants libérés

Près de 140 manifestants, arrêtés après les récents rassemblements, ont été libérés mardi de la prison d'Evin à Téhéran
Article rédigé par France2.fr
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Manifestation de l'opposition à Téhéran le 17 juillet 2009 (©  AFP PHOTO - POYA PORHEDARI)

Près de 140 manifestants, arrêtés après les récents rassemblements, ont été libérés mardi de la prison d'Evin à TéhéranPrès de 140 manifestants, arrêtés après les récents rassemblements, ont été libérés mardi de la prison d'Evin à Téhéran

200 personnes restent en détention depuis leur arrestation. La libération des détenus est une demande récurrente de l'opposition.

Officiellement, 20 manifestants sont morts et on compte 1000 à 2000 arrestations à Téhéran lors de la répression des manifestations qui ont suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, le 12 juin.

Le membre d'une commission parlementaire, créée pour évaluer la situation dans les prisons, parle, lui, d'une trentaine de tués.

Le Guide suprême de la République, l'ayatollah Khamenei, a par ailleurs "ordonné la fermeture d'un centre de détention qui ne respecte pas les normes nécessaires au respect des droits des
accusés", a annoncé le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale cité mardi par les médias iraniens. Ce centre serait situé à Kahrizak, dans le sud de Téhéran.

Le pouvoir s'est aussi défendu mardi d'être responsable de la mort en prison de quatre personnes arrêtées lors des troubles, selon la presse. Deux jeunes manifestants, identifiés comme Mohsen Ruholamini et Mohammad Kamrani, sont morts de méningite, a affirmé le chef des prisons de la province de Téhéran, Sohrab Soleimani, niant qu'ils aient été frappés.

Cette thèse avait été balayée dès lundi par le candidat malheureux à la présidentiel Mir Hossein Moussavi. Celui-ci s'était demandé
pourquoi Ruholamini "avait les dents cassées s'il était mort d'une méningite".

Pas de cérémonie à la mémoire des personnes décédées
L'opposition n'a pas reçu la permission d'organiser jeudi une cérémonie à la mémoire des personnes décédées lors de la plus grave crise politique de la République islamique. La demande en avait été formulée par Mir Hossein Moussavi et un autre candidat malheureux à la présidentielle, Mehdi Karoubi, selon l'agence Isna.

"Aucune autorisation n'a été donnée à ces groupes et ces personnes qui enfreignent la loi, ne reconnaissent pas leur défaite et n'acceptent pas le vote de la majorité, mais qui n'en sollicitent pas moins une autorisation de rassemblement", a déclaré à l'agence Fars le directeur politique du ministère de l'Intérieur, Mahmoud Abbaszadeh Meshkini.

Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi avaient indiqué que cette cérémonie au grand Mossala (lieu de prière) de Téhéran marquerait "le 40e jour des événements tristes qui ont vu nombre de nos compatriotes perdre la vie". Ils ne prévoyaient aucun discours, mais l'écoute silencieuse de versets du Coran, selon la lettre demandant l'autorisation au ministère.

Les musulmans chiites iraniens organisent des cérémonies d'hommage à leurs morts au 40e jour qui suit le décès. En 1978-1979, lors de la sanglante répression des manifestations par l'armée du shah Réza Pahlavi, ces cérémonies religieuses étaient souvent à l'origine de rassemblements encore plus imposants, violemment réprimés à leur tour. Un cycle infernal qui avait fini par emporter le régime impérial.

Rafandjani dément s'opposer à Ali Khamenei
D'autre part, l'ex-président iranien Akbar Jachémi Rafsandjani a démenti dimanche toute "lutte pour le pouvoir" avec le Guide
suprême, l'ayatollah Ali Khamenei dans la crise politique actuelle.

"La propagande des médias étrangers qui tentent de suggérer qu'il y a une lutte pour le pouvoir au plus haut niveau du régime est une injustice faite à la révolution islamique", a déclaré l'ancien président, un conservateur qualifié de "pragmatique", cité par l'agence Mehr.

Pour l'ancien président, le Guide suprême "est un penseur progressiste et qui regarde vers l'avenir sur différents sujets".

M.Rafsandjani, 75 ans, avait soutenu le candidat modéré Mir Hossein Moussavi pendant la campagne électorale, l'ayatollah Khamenei avait pris fait et cause pour M. Ahmadinejad, validant sa victoire contestée.

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