Chercheurs français détenus en Iran : Paris convoque l'ambassadeur et demande leur libération "sans délai"
L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah et Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l'Afrique et chercheur au Ceri, sont emprisonnés en Iran depuis juin.
La France hausse le ton. L'ambassadeur d'Iran à Paris a été convoqué, vendredi 27 décembre, au ministère des Affaires étrangères, qui lui a rappelé l'exigence de la France de voir "libérés sans délai" les chercheurs Fariba Adelkhah et Roland Marchal, détenus en Iran depuis juin.
"Comme le président de la République et le ministre l'ont souligné à plusieurs reprises, leur emprisonnement est intolérable", souligne le Quai d'Orsay dans un communiqué. Le ministère des Affaires étrangères réclame aussi que "les autorités iraniennes fassent preuve d'une totale transparence sur leur situation".
Le Quai d'Orsay a rappelé son "extrême préoccupation sur la situation de Mme Fariba Adelkhah qui a cessé de s'alimenter, et a réitéré [sa] demande d'accès consulaire, jusqu'ici refusée", ajoute le communiqué.
La chercheuse est accusée d'espionnage
L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme, a entamé une grève de la faim, a annoncé mercredi le Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris, qui l'emploie. Une universitaire australienne spécialiste du Moyen-Orient, Kylie Moore-Gilbert, détenue avec elle, a également débuté une grève de la faim après 15 mois d'emprisonnement. Les deux chercheuses sont accusées d'"espionnage".
"Leur situation est préoccupante (...) Elles ont été soumises à des tortures psychologiques et à des violations des droits humains", dénonce sur franceinfo Marielle Debos, chercheuse à l'université Paris Ouest-Nanterre La Défense, membre du comité de soutien aux deux chercheurs français. Fariba Adelkhah "est une anthropologue qui ne s'occupait pas de la politique actuelle. Elle n'a clairement pas été arrêtée pour ses travaux", souligne-t-elle. Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l'Afrique et chercheur au Ceri, détenu en Iran depuis juin, est accusé quant à lui de "collusion contre la sécurité nationale".
Le 10 décembre, Emmanuel Macron a réclamé la libération "sans délai" des deux chercheurs français. Le chef de l'Etat souligne par ailleurs une situation "intolérable".
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