"Être dessinateur de presse, ce n'est facile nulle part", selon Maya Neyestani
Les dessinateurs iraniens Maya Neyestani et Dara expriment leur talent en France désormais. Ils se confient sur la complexité de faire leur travail ici ou là-bas au micro de franceinfo.
Maya Neyestani est un dessinateur de presse iranien. "Quand j'étais en Iran, il était interdit de dessiner les gens qui portaient le turban, les religieux", se souvient-il. "Pour les critiquer, on devait utiliser des manières implicites. Par exemple, je dessinais un bâton pour représenter la tyrannie, l'oppression pour montrer les politiques et leur dictature".
Dara est un autre dessinateur iranien "exilé" qui évoque "une liste rouge". "Parler de religion et du guide suprême sont complètement interdits" en Iran.
"Vrais problèmes pour les dessinateurs" en France
"Malheureusement, en 2006, un de mes dessins a été accusé de racisme par certaines communautés. Elles ont dit qu'il s'agissait d'une blague insultante. Le gouvernement m'a mis en prison pour ce dessin pendant trois mois", raconte Maya Neyestani. "Aujourd'hui, je suis à Paris en plein cœur de l'Europe et de la démocratie. Être dessinateur de presse, ce n'est facile nulle part. Les attaques contre Charlie Hebdo l'ont bien montré il y a cinq ans".
Dara a "choisi de continuer" son travail "n'importe où à l'extérieur de l'Iran". Il a été "choqué de voir que dans un pays libéral comme la France il y a de vrais problèmes pour les dessinateurs".
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