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Iran : la seule femme médaillée olympique, Kimia Alizadeh, quitte le pays, lassée par "l'hypocrisie" et "l'injustice"

La taekwondiste estime que le régime de Téhéran utilise ses performances sportives à des fins politiques et ne fait que les "humilier".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La taekwondiste iranienne Kimia Alizadeh montre sa médaille de bronze gagnée aux Jeux olympiques de Rio, le 26 août 2016 à son retour à Téhéran (Iran). (PEYMAN / ISNA)

"Je commence par bonjour, au revoir ou condoléances ?" La championne de taekwondo Kimia Alizadeh, seule athlète iranienne médaillée olympique, a annoncé samedi 11 janvier sur son compte Instagram avoir quitté définitivement l'Iran. La sportive de 21 ans, qui a décroché la médaille de bronze aux JO de Rio en 2016, explique qu'elle n'en peut plus de l'"hypocrisie" d'un système qui, selon elle, utilise ses performances sportives à des fins politiques et ne fait que les "humilier".

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Une charge au vitriol contre le régime

"J'ai porté tout ce qu'ils m'ont dit de porter", témoigne Kimia Alizadeh, en faisant allusion au voile islamique, obligatoire pour toutes les femmes dans l'espace public en Iran, et notamment dans le sport. "J'ai répété tout ce qu'ils m'ont ordonné de dire" et eux, ils "ont mis mes médailles au crédit du respect du voile obligatoire", poursuit-elle, "aucune de nous n'a d'importance pour eux".

Je fais partie des millions de femmes opprimées en Iran avec qui ils jouent depuis des années.

Kimia Alizadeh

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Critiquant l'"hypocrisie", le "mensonge", l'"injustice" et la "flatterie" qui règnent, selon elle, au sein du système politique iranien, la championne assure ne rien vouloir "d'autre au monde que le taekwondo, la sécurité et une vie heureuse et saine"Sans rien dire de ses projets, Kimia Alizadeh assure à son "cher peuple iranien" qu'elle reste "une enfant de l'Iran" où qu'elle soit. "Personne ne m'a invitée en Europe", écrit-elle encore, sans dire où elle se trouve.

La nouvelle de sa disparition a mis l'Iran en émoi, au moment où le pays est sous le choc du crash du Boeing 737 d'Ukraine Airlines, abattu par un tir de missile mercredi à Téhéran et à dans lequel ont péri 176 personnes, en majorité iraniennes et canadiennes.

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