Iran : redresser l'économie et freiner le Covid-19, deux défis pour le nouveau président Ebrahim Raïssi
L'Iran est fortement touché par l'épidémie de Covid-19 et la crise sanitaire pèse lourdement sur une situation économique déjà en berne.
"Je vois bien que c’est mal géré, je ne fais aucune confiance aux autorités", témoigne dans une rue de Téhéran Ali, un chauffeur de taxi. L'Iran est le pays du Moyen-Orient le plus touché par le Covid-19 et la vaccination progresse très lentement. Si le redressement de l'économie iranienne est la priorité d'Ebrahim Raïssi, officiellement élu président de la République islamique d'Iran, samedi 19 juin, le président ultraconservateur (qui prendra ses fonctions cet été), devra également gérer la situation sanitaire.
"Je ne fais pas confiance à ce que nous dit le gouvernement."
Ali, chauffeur de taxià franceinfo
Ali prend très peu de clients dans sa voiture en ce moment, il craint une contamination. "Mon oncle est mort du Covid", souffle-t-il. Sa compagne, infirmière, a été témoin de l’arrivée massive de patients dans les hôpitaux l'an dernier. Ali est convaincu que les autorités iraniennes ne disent pas tout à la population : "Je suis inquiet. Personnellement, mon travail de chauffeur a été beaucoup affecté par l’épidémie. Depuis un an et demi, j’ai limité mon activité."
Une crise économique amplifiée par le Covid-19
L'Iran a subi quatre vagues de contamination de Covid-19, 83 000 morts selon le bilan officiel, sans doute beaucoup plus en réalité. Le nombre de morts par jour est en légère baisse – entre 100 et 150 – mais les cas sont en hausse : plus de 10 000. La pandémie a aussi aggravé la crise économique. Mohammad est vendeur de tapis au bazar Tajrish : "Avant, beaucoup de touristes et d'hommes d'affaires venaient en Iran, pour signer des contrats, mais maintenant, à cause du coronavirus, ils ne peuvent plus prendre l'avion pour venir ici, à Téhéran."
"Le coronavirus est la principale raison de nos problèmes économiques."
Mohammad, vendeurà franceinf
Il n'y a pas de confinement en Iran et les mesures de distanciation ne sont pas toujours respectées, notamment pendant les rassemblements de la campagne électorale. La vaccination avance très lentement : 5% des Iraniens ont reçu une dose de vaccin, chinois ou russe essentiellement. Des vaccins nationaux sont en phase d’essai, l’un d’eux sera disponible dès cet été, ce qui fait la fierté de Masoumeh Ektaba, vice-présidente chargée des Affaires familiales : "Malgré les terribles sanctions économiques, nous produisons des vaccins et nous passons par toutes les phases d'essais demandés. Donc on sera très bientôt un partenaire mondial pour la production de vaccins, sans doute dans quelques mois." En attendant, l’Iran compte sur les autres pays et connaît de sérieux problèmes d’approvisionnement en vaccins.
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