LA PHOTO. La République islamique d'Iran fait la chasse aux paraboles
Les autorités iraniennes ont procédé, le 24 juillet 2016, à la destruction de 100.000 antennes paraboliques à Téhéran. «Tout le matériel a été remis volontairement par les citoyens», a indiqué la milice des Bassidji, affiliée aux Gardiens de la révolution. Une action, d'un autre âge à l'ère d'internet, qui révèle les tensions entre l'armée d'élite du régime et la présidence dite modérée de Rohani.
La milice des Bassidji détruit les antennes de Satan à Téhéran. Sous les yeux de quelques journalistes et officiels conviés à en être témoins, le général Mohamed Reza Naghdi, a expliqué l'objectif et les fondements de la démarche. Selon lui, «les télévisions satellitaires développent en général la corruption et corrompent la culture de notre société (...) elles ont pour effet l'augmentation du nombre des divorces, le développement de la drogue et de l'insécurité». Autant opération de communication extérieure que rappel à l'ordre intérieur, le chef des Bassidji en a profité pour critiquer les propos du ministre de la Culture, Ali Janati, qui avait plaidé trois jours auparavant pour l'assouplissement d'une «loi violée par 70% des Iraniens» (sur 80 millions). En effet, la loi, très largement enfreinte, interdit la possession et la vente de matériel de réception de télévision par satellite. Les contrevenants peuvent être condamnés à une amende allant de 30 à 2800 dollars. La police effectue régulièrement des descentes pour saisir des matériels de réception visibles sur les toits.
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