Iran : les manifestations, lourdement réprimées, entrent dans leur quatrième semaine
Les protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini ont fait au moins 95 morts depuis le 16 septembre, selon l'ONG Iran Human Rights.
Les protestations en Iran déclenchées par la mort de Mahsa Amini sont entrées, samedi 8 octobre, dans leur quatrième semaine malgré la répression meurtrière. L'ONG Iran Human Rights a fait état dans un dernier bilan d'au moins 95 morts depuis le 16 septembre, alors qu'un bilan officiel a évoqué environ 60 morts, dont 12 policiers.
Au 14e jour des manifestations, les Iraniens, femmes et hommes, sont descendus dans la rue dans plusieurs villes, y compris à Téhéran. La colère s'est enflammée à travers le pays à la suite de la mort de cette Kurde iranienne de 22 ans le 16 septembre à l'hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
"Mort à l'oppresseur"
Les autorités ont affirmé vendredi que Mahsa Amini était décédée des suites d'une maladie et non de "coups". Mais le père de la jeune femme, Amjad Amini, qui avait affirmé que sa fille était en bonne santé avant son arrestation, a rejeté le rapport médical dans une interview à Iran International. "J'ai vu de mes propres yeux que du sang avait coulé des oreilles et de la nuque de Mahsa", a-t-il dit. Des militants et des ONG ont affirmé qu'elle avait souffert d'une blessure à la tête durant sa détention.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, s'est rendu samedi dans une université de Téhéran. Sur le campus, des jeunes femmes ont été vues criant "Mort à l'oppresseur", selon Iran Human Rights. Ebrahim Raïssi s'est en outre entretenu avec le chef du pouvoir judiciaire et le président du Parlement, selon l'agence officielle Irna. Ils ont souligné "la nécessité pour la société de s'unir" face aux tentatives "de discorde des ennemis".
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