Peine de mort en Iran : Amnesty international dénonce "une frénésie d'exécutions" notamment "pour des délits liés aux stupéfiants"
Amnesty international alerte dans un communiqué transmis vendredi 2 juin à franceinfo sur une "frénésie d'exécutions dans les prisons" en Iran "pour des infractions liées aux stupéfiants". Les "chiffres ont quasiment triplé". Depuis le début de l’année en Iran, "au moins 282 personnes ont déjà été exécutées", révèle l'ONG. Sur les 282 personnes mises à mort, "au moins 173 personnes ont été exécutées pour des délits liés aux stupéfiants, à l’issue de procès expéditifs et inéquitables, soit près de trois fois le nombre relevé à la même époque l’an dernier", détaille l'ONG.
Ce chiffre de 282 exécutions représente près du "double des exécutions enregistrées l’année dernière à la même époque", dans le pays. "Si les exécutions continuaient au même rythme, il est à craindre que le nombre d’exécutés dépasse le millier à la fin de l’année", s'inquiète Amnesty international.
Les exécutions pour des infractions liées aux stupéfiants représentent les deux tiers de toutes les exécutions qui ont eu lieu en Iran au cours des cinq premiers mois de 2023 et touchent principalement des personnes issues de milieux marginalisés et pauvres. Amnesty international dénonce "l’absurdité des procédures judiciaires, qui touchent particulièrement les plus pauvres et aboutissent à la peine capitale, après des aveux souvent extorqués sous la torture", dans la plupart des cas. L'ONG précise que "20 % des exécutés sont issus de la minorité baloutche" et que "cinq personnes ont été exécutées en lien avec les mouvements de protestation, une pour adultère, et deux usagers des réseaux sociaux pour "apostasie" et "insultes au prophète de l’islam".
"Les États et les organismes intergouvernementaux doivent condamner avec la plus grande fermeté les autorités iraniennes pour ces exécutions arbitraires, réclamer l’instauration d’un moratoire officiel sur toutes les exécutions", réclame Amnesty international.
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