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Benyamin Netanyahou à Paris : pourquoi le Premier ministre israélien et Emmanuel Macron parleront surtout de l'Iran

Le chef du gouvernement israélien et le président français vont s'entretenir lors d'un dîner à l'Elysée, ce jeudi. Malgré le regain de violences de ces derniers jours, ils parleront peu du conflit israélo-palestinien.
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à l'Elysée, à Paris, le 11 novembre 2018. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

"Si la situation palestinienne est évoquée, ce sera à l'initiative de Paris", annonce un diplomate israélien alors que Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, est reçu par Emmanuel Macron jeudi 2 février. Après un coup de fil dimanche, c'est la première rencontre entre les deux hommes depuis le retour de "Bibi" au pouvoir en Israël le 29 décembre dernier. Les deux chefs d'Etat vont notamment s'entretenir lors d'un dîner et selon la diplomatie française, "le gros paquet, c'est l'Iran".

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Sur le terrain, pourtant, les tensions entre Israéliens et Palestiniens se sont récemment accentuées. Une trentaine de Palestiniens sont morts et six Israéliens ont été tués depuis le début de cette année 2023, un rythme plus soutenu qu'en 2022 qui était déjà l'année la plus meurtrière depuis 17 ans. Aucune dynamique de dialogue n'est enclenchée entre le gouvernement israélien, le plus à droite de l'Histoire du pays, et l'autorité palestinienne. Ce dossier ne sera donc pas prioritaire lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou, affirment des sources diplomatiques à franceinfo.

L'assistance militaire en Ukraine, un gage pour l'Occident

À l'inverse, l'attaque spectaculaire de drones sur une usine d'armement à Ispahan (Iran) le week-end dernier, attribuée par plusieurs journaux américains à Israël, a remis le programme nucléaire iranien au centre. Paris raconte qu'Israël cherche à monter une coalition militaire avec un maximum de pays qui dissuaderait l'Iran d'accéder à l'arme atomique. 

Côté israélien, on est persuadé que le regard des Occidentaux sur l'Iran a changé depuis que ce pays livre des armes à la Russie. En annonçant mercredi sur CNN qu'il examinait la question d'une assistance militaire pour l'Ukraine, le Premier ministre israélien a donné des gages prouvant qu'il se place aux côtés de l'Occident contre l'axe Téhéran-Moscou-Pékin. Et d'ailleurs, la Russie ne s'y est pas trompée, en mettant Israël en garde mercredi soir.

Deux défenseurs de la "start-up nation"

Sur un plan plus personnel, les relations entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou sont cordiales sans être franchement amicales. Le Français a l'âge d'être le fils de l'Israélien, mais, un peu comme avec Donald Trump, Emmanuel Macron s'est essayé à la familiarité. Le 16 juillet 2017, le président, à peine élu, salue Benyamin Netanyahou lors de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv en l'appelant par son surnom "Bibi", dans un cadre pourtant très cérémonial.

Sur l'échiquier politique, Netanyahou est beaucoup plus à droite que Macron et si ce dernier admire la "start-up nation" façonnée en partie par Netanyahou, il est plutôt ami avec le chef actuel de l'opposition israélienne, le centriste Yair Lapid. Le président français défend toujours publiquement la solution à deux États. Ce qui n'empêche pas les deux hommes de se respecter. Ils ont même le sentiment de boxer dans la même catégorie, celle des dirigeants en fonction les plus anciens dans le monde démocratique. 

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