"J'ai perdu le mot espoir" : près de six mois après le massacre du 7 octobre en Israël, les familles des otages craignent d'être oubliées

Après 171 jours de guerre, 130 personnes sont toujours retenues en otage par le Hamas. Les négociations autour de leur libération s'éternisent, et l'espoir s'amenuise pour les familles, qui ont aussi peur que leur lutte perde en visibilité.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des Israéliens, devant le mur des Lamentations à Jérusalem le 21 mars 2024, prient pour les otages retenus par le Hamas depuis le massacre du 7 octobre (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

Ils sont encore 130 otages aux mains du Hamas et 33 seraient morts selon les autorités israéliennes. Près de six mois après le massacre du 7 octobre et 171 jours de guerre entre l’État hébreu et le Hamas, les familles des otages craignent d'être oubliées. Pour certaines, l'espoir commence même à s'amenuiser.

Yishaï Dan est l'oncle d'Ofer Kalderon, l'un des trois derniers Français otages du Hamas. Cet ancien metteur en scène de 82 ans a tout bonnement cessé de vivre. "J'ai compris que j'ai perdu le mot 'espoir'. Je crois que j'ai aussi perdu le mot 'optimisme', témoigne-t-il. On sait qu'il est blessé au pied, mais on ne sait pas dans quelle situation il est", s'inquiète-t-il. Mais pour cet homme, il n'existe qu'un seul et unique responsable : "Nétanyahou. Il fait tout pour mettre des bâtons dans les roues", dénonce l'oncle d'Ofer qui réclame la fin de la guerre.

"Le Premier ministre fait tout ce qu'il peut pour se battre contre nous, contre les familles. On doit faire la paix."

Yishaï Dan, oncle d'un otage du Hamas

à franceinfo

Jeudi 21 mars, des familles d’otages se sont invitées à une des grandes prières de la fête juive de Pourim, au mur des Lamentations. Gil Dickman était présent, tenant à bout de bras le portrait de sa cousine, Carmel. "On espère qu’elle est vivante, mais on n’en sait rien. On veut un accord plus que tout et on pousse pour ça parce qu’on sait que c’est la seule manière d’être certain de retrouver les otages vivants", plaide-t-il.

"Notre plus grande peur, c’est que les Israéliens et les gens dans le monde oublient la situation des otages, celle des familles, et continuent à vivre leur vie."

Gil Dickman, cousin de l'otage Carmel

à franceinfo

"C’est ce que les gens veulent, revenir à leur vie, regrette Gil Dickman. Même ici en Israël. Notre mission, c’est de faire en sorte qu’ils n’oublient pas qu'il y a encore 134 otages, que la plupart d’entre eux sont vivants, qu’à chaque jour qui passe, ils sont plus nombreux à mourir et que les chances de les ramener vivants sont de plus en plus faibles".

Gil Dickman et des membres de 80 autres familles d’otages ont envoyé, la semaine dernière, une lettre à Joe Biden. Ils ont imploré le président des États-Unis de convaincre Benjamin Nétanyahou de trouver un terrain d’entente avec le Hamas.

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