: Reportage En Israël, Haïfa, "principale cible" du Hezbollah, se prépare à une escalade du conflit
Y aura-t-il une guerre au Liban entre Israël et le Hezbollah ? Dimanche 30 juin, quatre miliciens islamistes ont été tués dans des attaques israéliennes et 18 soldats israéliens blessés, dont un grièvement, lors d’une attaque de drones sur le plateau du Golan. La voie diplomatique est bouchée, les échanges de tirs de roquettes et de drones sont quotidiens.
Les zones frontalières sont, des deux côtés, vidées de leurs habitants et pour le moment, personne ne fait redescendre la pression. L’arsenal du Hezbollah est estimé à 150 000 roquettes et missiles, certains de moyenne portée, capable d’atteindre tout le territoire israélien. Alors les métropoles se préparent. C’est le cas d’Haïfa, la grande ville israélienne la plus proche du Liban.
"Les abris ne peuvent pas aider"
Il y a de la vigilance mais aussi du désarroi : "On ne sait jamais. À tout moment ça peut commencer. Qu'est-ce qu'on peut faire ?" Sami vit depuis toujours à Haïfa, il a connu la guerre au Liban de 1982, et plus récemment celle de 2006 contre le Hezbollah : "En 2006, le Hezbollah n'avait pas de moyens comme aujourd'hui, pas de missiles précis. Ça pouvait tomber dans la mer, dans la montagne… Aujourd'hui, c'est une autre situation. Les abris ne peuvent pas aider."
Des abris qui seraient donc inutiles, pour faire face à la force de frappe du Hezbollah. Et pourtant, c’est à une quinzaine de mètres sous terre, que les autorités de la troisième plus grande ville du pays ont aménagé un centre de crise. Yona Yahav est l’inamovible maire d’Haïfa : "C’est tout le temps ouvert. 24 heures sur 24. Nous sommes pour le moment la principale cible en Israël. À cause de la concentration d’usines chimiques ici, si ça explose… Vous savez ce que c’est que de l’ammoniac ? Si tu en respires pendant deux minutes, tu es mort. Et ça peut se diffuser dans un rayon de 2 000 kilomètres. On ne sait jamais…" Alors par précaution, les signaux GPS sont brouillés à Haïfa et la mairie a aménagé près de 300 abris publics, trois fois plus qu’en temps normal.
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