Italie : des sénateurs pourraient se révolter contre Berlusconi
Une vingtaine de sénateurs issus du parti du Cavaliere se disent prêt à former un groupe dissident pour soutenir le gouvernement d'Enrico Letta.
Ils ne veulent pas faire tomber le gouvernement italien et menacent de s'opposer à Silvio Berlusconi. Une vingtaine de sénateurs issus du Peuple de la liberté (PDL), le parti du Cavaliere, sont prêts à former un groupe dissident. Cette décision, confiée lundi 30 septembre à Reuters par un responsable du parti, pourrait sauver le gouvernement de coalition d'Enrico Letta, en sursis depuis la démission de 5 ministres fidèles de Silvio Berlusconi.
"Si Silvio n'accepte pas de faire des concessions par rapport à ce que demandent les plus durs, nous pourrions former un nouveau groupe modéré d'ici mercredi", a déclaré ce responsable du PDL. Officiellement, les cinq ministres du PDL ont démissionné en raison de la hausse d'un point de la TVA. Officieusement, cette crise politique est liée à la possible exclusion du Sénat de Silvio Berlusconi à la suite de la confirmation cet été de sa condamnation pour fraude fiscale.
Fitch menace de dégrader la note italienne
Après l'annonce samedi de ces départs, Enrico Letta s'est dit prêt à remettre son sort entre les mains du Parlement, où un vote de confiance devrait être organisé mercredi. Majoritaire chez les députés, le président du Conseil compte ouvertement sur une dissidence du PDL au Sénat. A la haute chambre, le parti démocrate (PD) n'est que le deuxième parti depuis que le résultat complexe des élections législatives de février a obligé les deux grandes formations à constituer un gouvernement de coalition.
Dans ce contexte d'incertitudes politiques, l'agence de notation Fitch a évoqué une possible dégradation de la note de la dette souveraine italienne, actuellement évaluée BBB+, si Rome ne maintenait pas ses efforts de réduction du déficit. Les principales organisations patronales italiennes ont prévenu pour leur part que l'effondrement de la coalition gouvernementale aurait de graves conséquences sur l'économie du pays, qui peine à sortir d'une récession longue de deux ans.
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