L'auteur d'un féminicide qui a bouleversé l'Italie condamné à la prison à perpétuité

Filippo Turetta, 22 ans, a tué son ancienne petite amie Giulia Cecchettin, étudiante en génie biomédical à Padoue, d'au moins 75 coups de couteau, en novembre 2023.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des milliers de personnes assistent aux obsèques de Giulia Cecchettin, étudiante de 22 ans assassinée par son ex-conjoint, le 5 décembre 2023, à Padoue (Italie). (ANDREA PATTARO / AFP)

La cour d'assises de Venise a condamné à la prison à vie, mardi 3 décembre, un étudiant qui a poignardé à mort son ex-petite amie en novembre 2023. Ce crime a bouleversé l'Italie et relancé le débat sur les violences contre les femmes dans le pays. Filippo Turetta, 22 ans, a tué Giulia Cecchettin, étudiante en génie biomédical à Padoue, d'au moins 75 coups de couteau.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet contre, en excluant certaines circonstances aggravantes, selon le jugement lu en direct par le président de la Cour. L'avocat de l'accusé avait jugé excessive la demande de réclusion à perpétuité, insistant sur l'absence de "circonstances aggravantes" comme la préméditation.

"Une particulière brutalité"

Néanmoins, le procureur a souligné que Filippo Turetta avait agi avec "une particulière brutalité" envers sa compagne, avant de fuir avec la victime dans sa voiture. Le corps a été retrouvé une semaine après sa disparition dans un ravin près du lac Barcis, au nord de Venise, tandis que le meurtrier a été arrêté le lendemain près de Leipzig, en Allemagne. "La violence de genre ne peut pas être combattue avec des peines [de prison], mais avec de la prévention", a réagi Gino Cecchettin, père de la victime, après la lecture du verdict.

Le meurtre de l'étudiante de 22 ans a relancé le débat sur les violences contre les femmes en Italie, pointée du doigt pour la persistance de comportements machistes et sexistes. Sur 276 meurtres recensés par le ministère de l'Intérieur italien en 2024, 100 victimes étaient des femmes, dont 88 tuées par un proche, en majorité par un compagnon ou un ex-compagnon.

Des milliers de personnes avaient assisté aux funérailles et son père avait imploré les hommes de "remettre en question la culture qui tend à minimiser la violence de la part d'hommes qui semblent normaux". La sœur de Giulia, Elena, avait appelé à une révolution culturelle, exhortant à "tout brûler", un message depuis inscrit sur les murs et les banderoles, souvent accompagné de la phrase : "Le patriarcat tue." 

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