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La pauvreté s'étend en Italie

Des millions d'Italiens ne peuvent plus se permettre de se chauffer correctement ou de manger de la viande, affirme l'Istat, l'institut national des statistiques, dans un rapport sur la pauvreté dans le pays.
Article rédigé par Jean Serjanian
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Manifestation des ouvriers métallurgistes italiens, le 18 mai 2013, sur ​​la Piazza San Giovanni à Rome. (AFP PHOTO / Filippo MONTEFORTE)
L'étude publiée le 22 mai, qui s'intéresse à neuf indicateurs de pauvreté, souligne leur aggravation générale depuis le début de la récession, il y a deux ans.

Le nombre d'Italiens dont les foyers vivent dans une situation de pauvreté grave, définie selon au moins quatre critères remplis sur les neuf, a doublé entre 2010 et 2012, à 8,6 millions, soit 14% de la population. Quelque 14,9 millions d'Italiens, soit un quart de la population, répondent à au moins trois critères.

Une personne interrogée sur cinq ne pouvait pas chauffer suffisamment son domicile en 2012, soit deux fois plus qu'en 2010, et 16,6% des Italiens ne pouvaient pas manger un repas riche en protéines, comme de la viande, tous les deux jours, contre 12,4% en 2011 et 6,7% en 2010.

Plus de la moitié des personnes interrogées n'ont pas pu partir en vacances au moins une semaine en 2012, et la proportion monte à 69% dans le Sud, la partie la plus pauvre du pays.

  (AFP)

Le pouvoir d'achat des Italiens a subi un déclin «exceptionnellement abrupt» de 4,8% en 2012, en grande partie à cause de fortes hausses d'impôts destinées à renforcer les finances publiques, relève l'Istat.

Par ailleurs, selon un rapport de la confédération italienne des chambres de commerce (Confcommercio) publié fin mars, le nombre des Italiens vivant dans la pauvreté absolue devrait dépasser les quatre millions d'ici à fin 2013, soit environ 6% de la population totale estimée à près de 60 millions.

L'estimation de la Confcommercio, qui s'appuie sur un nouvel indicateur macro-économique mensuel prenant en considération plusieurs facteurs dont le taux de chômage, le marché du travail, les variations des prix des biens et services, est en hausse par rapport aux prévisions de l'Istat qui parle, lui, de 3,5 millions. 

Le gouvernement de coalition, dirigé depuis la fin du mois d'avril par Enrico Letta s'est engagé à relancer la croissance et à lutter en particulier contre le taux de chômage chez les15-29 ans, qui atteint presque 40%.

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