Le parc naturel de l'Asinara en Sardaigne peut-il sauver la mer Méditerranée du plastique ?
Cette réserve, située à la pointe nord-ouest de l'île, est le chef de file d'un projet européen Clean Sea Life, qui pendant quatre ans a permis de nettoyer les côtes italiennes des déchets marins et notamment du plastique. Mais désormais, qu'en reste-t-il ?
À l'école primaire Borgona à Porto Torres, en Sardaigne, située juste en face de la réserve naturelle de l'Asinara, les élèves sont déjà sensibilisés au danger du plastique. Pietro n'a que 6 ans : "C'est très polluant. Le plastique peut aussi faire mourir tous les animaux dans la mer parce que si on jette le plastique, les animaux le mangent, ils s'emmêlent, ça fait de gros dégâts !"
Un changement de mentalités
Les élèves ont participé aux actions de sensibilisation du projet européen Clean Sea Life, mais ici, dès le CP, on parle environnement presque tous les jours. Sur son bateau de pêche, Lorenzo Nieddu est bien conscient de ce changement de mentalité. Avec la trentaine de pêcheurs de Porto Torres, ils ont ramassé 187 kg de déchets marins l'an dernier pendant trois jours.
"Il y a 35 ans déjà, dans les années 1985-1986, on a fait les premières collectes et on ramassait tous les déchets, raconte le pêcheur. Il y en avait peut-être même plus qu'aujourd'hui."
"À cause de la zone industrielle qui rejetait des microplastiques, ils s'envolaient et atterrissaient dans la mer. Mais aujourd'hui heureusement elle a fermé, et on est bien plus sensibles à l'environnement, surtout les jeunes."
Lorenzo Nieddu, pêcheurà franceinfo
Ici, en face de la réserve naturelle de l'Asinara, des dauphins et des baleines sont visibles car la zone est propre et protégée.
Les masques, "un désastre environnemental"
Nous embarquons pour l'île et son centre de récupération des animaux marins avec Laura Pirredu, la directrice du centre qui soigne en ce moment quatre tortues marines. Elle est inquiète en pensant aux milliards de masques utilisés puis jetés.
"On n'en a pas encore trouvés dans les intestins des tortues mais à mon avis, ce n'est qu'une question de temps."
Laura Pirredu, directrice du centre de récupération des animaux marinsà franceinfo
"Au niveau environnemental, c'est vraiment un désastre, se désole Laura Pirredu. On conseille de couper au moins les élastiques avant de jeter le masque, et de le jeter dans une poubelle, car ils peuvent étrangler plusieurs animaux marins et notamment les tortues."
Grâce au projet Clean Sea Life, qui vient de se terminer, 112 tonnes de déchets ont été ramassés en quatre ans au large des côtes italiennes. Mais selon le dernier rapport de l'Union Internationale pour la conservation de la nature, chaque année 230 000 tonnes de déchets plastiques sont déversées dans la Méditerranée.
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